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Biographie éditée le 25 avril 2011

GERARD Etienne, Maurice

Maréchal de France
Comte d'Empire



gerard4 avril 1773
17 avril 1952
gerard

Etienne, Maurice Gérard est né le 4 avril 1776 à Damvillers (Meuse), il est le fils de Jean Gérard, huissier et audiencier de la prévôté de Damvillers et de Marie Jeanne Saint-Rémy, veuve d’un premier mariage. C’est dans le milieu ecclésiastique de la région du lieu de sa naissance qu’il acquiert une solide instruction, achevée par des études dans un collège de Metz et qu'il va débuter sa carrière militaire.

Sous la constituante et concordat:

Le 11 octobre 1791 le jeune Gérard renonce à l’étude paternelle pour s’engager à 18 ans au 2e bataillon des volontaires de la Meuse créé au lendemain de l’arrestation du roi Louis XVI à Varennes.

Au cours de la guerre contre l’Autriche qui a débuté le 20 avril 1792, il sert sous les ordres de Dumouriez et est des combats de Jemmapes le 6 novembre 1792. Sa conduite le fait nommer brigadier en octobre 1792, sergent-major le 16 décembre puis sous lieutenant quelques jours plus tard le 21 décembre 1792. Après la victoire de Neerwinden, le 18 mars 1793, au cours de laquelle il s’est une nouvelle fois distingué, il sera nommé lieutenant le 30 décembre 1793.
Lors de la réorganisation de l’armée en avril 1794, il est affecté à la 71e demi-brigade sous les ordres de Bernadotte. C’est le début d’une longue amitié entre les deux hommes.
Etienne Maurice Gérard sera de toutes les batailles napoléoniennes et sera récompensé par un avancement rapide. Promu capitaine le 20 avril 1797 à la 30e demi-brigade de ligne, il devient aide de camp de Bernadotte et le suit en janvier 1798 dans son ambassade à Vienne.
Le 13 juillet 1799 il est nommé chef d’escadrons puis est rattaché au 9e régiment de hussards le 24 août. Il franchit un nouveau grade et est nommé chef de brigade (colonel) le 26 octobre 1800 par le premier consul.

Sous le premier Empire:

général

Par un décret de 1801 Gérard, pour des raisons administratives, doit cesser ses fonctions auprès de Bernadotte et est mis en non-activité avec traitement.
Le 20 août 1805, il est réintégré comme adjudant commandant premier aide-de-camp du maréchal Bernadotte puis est nommé général de brigade le 13 novembre 1806.
De cette date à l’abdication de l’Empereur il sert successivement comme commandant de brigade à la division Desjardin, au 7e corps de la Grande Armée le 13 décembre 1806, puis retrouve Bernadotte, en qualité de chef d'état-major, à Hambourg le 23 août 1807. En 1810, il est à l’armée d’Espagne et du Portugal où il est malade; il rentre en France et est placé en disponibilité. Le 25 décembre 1811, il est à l’armée d’Italie commandant la brigade de la cavalerie légère. Le 23 septembre 1812, il prend le commandement, à titre provisoire, de la 3e division du 1ercorps de la Grande Armée avec le grade de général de division.
Jusqu’à la destitution de Napoléon, le 6 avril 1814, il occupe diverses responsabilités allant de commandant de division d’infanterie à celui du chef du 2e corps d’armée en mars 1814. Il participe à toute les batailles de l’Empire et tout particulièrement à Austerlitz où il est blessé, à Iéna où il charge à la tête du 9e Hussards, à Erfurt, à Wagram puis à l’armée d’Espagne à Fuentes de Ônoro. Lors de la campagne de Russie, il est à la Moskova, à Smolensk où il remplace à la tête de la division le général Gudin mortellement blessé, à l’arrière garde de l’armée il s’illustre lors du passage de la Bérézina.
En récompense de ses faits d’armes il est fait comte par décret Impérial du 21 janvier 1813.
Le 7 mars 1813 au commandement du 11e corps, il se signale à Lützen et lors des combats de Bautzen à Katzbach où il est blessé à la cuisse puis à Leipzig, où il est blessé une nouvelle fois, le 18 octobre 1813. Rétabli, il participe à la campagne de France en 1814.

Sous la première restauration:

Ayant adhéré à la déchéance de l’Empereur le 1er mai 1814, il n’est pas tenu à l’écart par le nouveau régime. En avril, il se rend à Paris pour rencontrer son ami le Roi de Suède Charles-Jean (ex maréchal d'empire Bernadotte). Après l’armistice négocié par Talleyrand, il est chargé de ramener en France la garnison de Hambourg tenue par Davout, mission dont il s’acquitte avec brio. Louis XVIII, en récompense, le fait chevalier de l’ordre royal de Saint-Louis le 1er juin 1814, grand croix de la Légion d’Honneur le 29 juillet 1814 et le nomme inspecteur général d’infanterie de la 51e division militaire en Alsace.

Les Cent Jours:

Bierges


Le 20 mars 1815, il se rallie à Napoléon de retour de l’île d’Elbe et reçoit, le 31 mars 1815, le commandement de l’armée de Moselle devenue 4e corps à Metz. Le 2 juin, il est élevé au titre de pair de France. Le 16 Juin, il se conduit héroïquement à Ligny à la tête de ses troupes puis, le 18 juin, se dirigeant sur Waterloo, il est blessé par balle à la poitrine en menant une charge pour se dégager des prussiens de Blücher au moulin de Bierges (Wavre). Bien que blessé, Gérard fait la retraite avec ses hommes sur le sud de la Loire où son armée est licenciée.




Sous la seconde restauration et monarchie de juillet:

maréchal

Le général Gérard est mis en non-activité et mis à l’écart suite à l’épuration de l’armée. En septembre 1815, il se retire à Bruxelles où il épouse, le 10 août 1816, Louise Rose Aimée de Timbrune de Valence. Sa famille s’agrandit rapidement: un premier fils Cyrus naît en 1817, un second Fortuné, en 1819 et une fille, félicité en 1822.
En 1817, il rentre en France et s’installe au château de Villers-Saint-Paul dans l’Oise dont il avait fait l’acquisition.
Sa carrière militaire momentanément terminée le pousse vers la politique; en 1822, il est élu député du 1er arrondissement de Paris, battu en 1824, il revient à la chambre en 1827.
Suite à la révolution de Juillet, il soutient activement la cause du duc d’Orléans et sera nommé ministre de la guerre et élevé à la dignité de maréchal de France le 17 août 1830.


Seconde courte carrière Militaire:

anvers

L'année 1832 allait lui offrir sa dernière victoire militaire. Appelé au commandement de l’armée du nord le 4 août, il met le siège devant Anvers tenu par les Hollandais qu’il force à capituler le 23 décembre 1832, ce qui lui vaudra de la part de la Belgique une épée d’honneur et d’être nommé pair de France le 11 février 1833.
Pendant le règne de Louis-Philippe, le maréchal Etienne Maurice Gérard assure successivement les fonctions de ministre de la guerre, où son administration voit la consécration des spahis puis, celles de président du Conseil dont il démissionne le 19 octobre 1834, de grand chancelier de la Légion d’honneur de 1836 à 1838 et de commandant en chef de la Garde Nationale de Paris. Il sera à nouveau grand chancelier de la Légion d’honneur de 1842 à 1848 et renoncera à cette charge après la chute de Louis-Philippe.
eglise A partir de 75 ans la santé du maréchal Gérard est préoccupante, il devient borgne mais ne continue pas moins à servir.
Sous le second Empire, il est nommé sénateur le 26 janvier 1852, et s’éteint quelques mois plus tard le 17 avril 1852 à l’âge de 79 ans.
Une imposante cérémonie à lieu aux invalides en présence de nombreux maréchaux. Son corps est transporté dans la crypte de la chapelle familiale adossée à l’église de Nogent (Oise) où il est inhumé auprès de deux de ses enfants, Cyrus et Félicité.
En 1958, en hommage au Maréchal Gérard une statue en bronze à été inaugurée au centre de sa ville natale de Damvillers. Elle remplace celle érigée en 1858 et saisie par les allemands au cours de la première guerre mondiale.


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Texte de Henri Azema.
Présentation et dossier audio par C.Aïcardi.

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