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Fiche éditée le 10 mars 2011

Ferdinand FOCH

Maréchal de France
Maréchal de Grande-Bretagne
Maréchal de Pologne

foch2 octobre 1851
20 mars 1929
baton

Ferdinand Foch est né à Tarbes le 2 octobre 1851 au sein d'une famille bourgeoise et pieuse.
Il est le sixième des sept enfants de Napoléon Foch (1803-1880), fonctionnaire originaire de Gascogne et de Sophie Dupré (1812-1883).
Il fait sa scolarité à Tarbes, ses études secondaires à Rodez, Gourdon-Polignac et Saint Etienne et est envoyé, en 1869, au collège jésuites de Saint-Clément de Metz pour préparer le concours d'entrée à Polytechnique.
bicorne Là, il connaît l'occupation prussienne qui s'abat sur la Lorraine et il s'engage au 4e régiment d'infanterie pour "la durée de la guerre". Il sera libéré le 14 mars 1871.
A Nancy, il présente le concours d'entrée à l' école Polytechnique qu'il intègre en novembre 1871.

A l'issue de sa formation en 1873, Foch choisit la carrière des armes et opte pour l'artillerie et le génie.
Lieutenant au 24e régiment d'artillerie, il est muté à l'Ecole de cavalerie à Saumur en 1876, nommé capitaine le 30 septembre 1878 puis est affecté à Paris le 24 septembre 1879 comme adjoint au service du personnel du dépôt central de l'artillerie.
Admis à l'Ecole de guerre en 1885, il est breveté en 1887. Dans cette même école, il sera de 1895 à 1901, professeur d'histoire militaire, de stratégie et de tactique générale, et considéré comme l'un des théoriciens français de l'offensive, connu pour ses analyses critiques de la guerre franco-prussienne et des guerres napoléoniennes.
Promu lieutenant-colonel en 1898, il est nommé colonel en 1903, puis général de brigade le 20 juin 1907, il va assumer la direction de l'Ecole de Guerre jusqu'en 1911, où il est promu, le 21 septembre, général de division.

En 1912 il commande le 12e division d'infanterie. En 1913, à la veille de la guerre, il est à Nancy, à la tête du 20e corps d'armée qui appartient à la IIearmée du général de Castelnau.
Le 14 août 1914, pendant la bataille de Lorraine, malgré de lourdes pertes, son corps progresse vers la ligne Sarrebourg-Morhange. La déroute du 15e corps, à sa droite, va contraindre Foch à la retraite. Il va organiser son repli afin de couvrir Nancy en livrant la bataille du Grand-Couronné puis contre-attaquer et empêcher les allemands de traverser la Meurthe.
La gestion de cette manoeuvre permettra à Foch d'être choisi pour commander la IX armée lors de la bataille de la Marne où il va coordonner les actions des armées françaises, britanniques et belges durant la "course à la mer".
Dès sa prise de fonction, avec son chef d'Etat-major, Maxime Weygand, il va organiser la retraite de la Marne; puis, mettant en pratique les idées qu'il developpait en tant qu'enseignant, il contre-attaque et se distinge le 29 août 1914 à la bataille des marais de Saint-Cloud en mettant ainsi un terme à l'offensive allemande.
Son analyse de la situation du moment est restée célèbre :"Pressé fortement sur ma droite, mon centre cède, impossible de me mouvoir, situation excellente, j'attaque."
Ce succès lui vaut une nouvelle promotion et le 4 octobre 1914, il est nommé commandant du Groupe d'Armées Nord (GAN), sous les ordres de Joffre.
Le 13 octobre 1914, les allemands lancent une nouvelle offensive, elle est contenue au prix de pertes très lourdes. La même situation se reproduit lors de la première bataille d'Ypres. À chaque fois, Foch parvient à sortir les troupes françaises du désastre.
Les batailles de l'Artois en 1915 et de la Somme en 1916 seront pourtant de sanglants échecs; Foch est relevé du commandement du GAN. Sa disgrâce est toutefois relative, car grâce à Lyautey, nouveau ministre de la guerre , il recoit le commandement provisoire du Groupe d'Armée Est (GAE) en remplacement du général de Castelnau en mission en Russie.
Début 1917, le général Foch sera chargé de missions en Angleterre puis en Italie avant d'être rappelé à Paris où il est nommé chef d'état-major général de l'armée le 15 mai 1917.
Le 22 août 1917, sous la présidence du général joseph Brugère se tient la première séance de la commission d'enquête chargée d'étudier les conditions dans lesquelles s'est effectuée l'offensive dans la région de l'Aisne du 16 au 23 avril , la "Bataille du Chemin des Dames". Le général Foch ainsi que le général Gouraud y siègent. La commission concluera à la responsabilité du général Nivelle bien qu'il soit reproché à Foch d'avoir condamné cette procédure et excusé la conduite de Nivelle.
Le 27 octobre 1917, 2 divisions françaises, 2 divisions britanniques, de l'artillerie lourde et un QG sont dirigés vers l'Italie. Le 28 octobre 1917, le général Duchêne commande sur place une aide franco-britannique sur le front italien. Foch arrive le 29 à Trévise et restera sur place quelques mois.
Le 7 novembre 1917 est instauré le "Conseil suprême de guerre" qui siège à Versailles et où chaque pays allié est représenté par le chef et un membre de son gouvernement.
Son but est d'assurer une meilleure coordination de l'action militaire sur le front occidental et de veiller à la conduite générale de la guerre.
Le 26 mars 1918, cette instance charge Foch de "coordonner l'action des forces armées devant Amiens" et, le 8 mai, le nomme commandant en chef du front de l'ouest, avec le titre de généralissime.
Foch va bloquer la dernière offensive allemande d'avril 1918 et déclencher la contre-attaque décisive du 18 juillet. Fait maréchal de France, le président Raymond Poincarré lui remet, le 6 août 1918 le bâton de maréchal.
Le maréchal Foch va planifier et mener l'offensive finale qui forcera l'Allemagne à demander l'armistice, le 11 novembre 1918.

Epilogue

Le maréchal Foch fait partie des signataires alliés de l'armistice de 1918 conclu dans la clairière de Rethondes; il est nommé président du conseil supérieur de la guerre et de nombreux hommages lui ont été et lui seront rendus, en particulier,

Le 18 janvier 1919, une conférence internationale réunit à Paris vingt-sept États pour préparer les traités de paix sans les vaincus. La France, les USA et l'Angleterre dominent la conférence. Par le traité de Versailles du 28 juin 1919, l'Allemagne reconnaît sa responsabilité dans la guerre et perd un septième de son territoire au profit :

De plus, l'Allemagne perd toutes ses colonies qui sont attribuées à la France et à l'Angleterre.

Le maréchal Foch est entendu à cette conférence en qualité de conseiller, mais il ne pourra pas faire admettre sa conception d'une paix exigeant le Rhin comme frontière entre la France et l'Allemagne.
Déçu par les clauses du traité, le maréchal Foch veut faire entendre sa voix en se présentant aux élections présidentielles de 1920. Son échec lui fait renoncer à la politique.
Il voyage, écrit ses mémoires, ne cessant de défendre sa conviction : une nation moralement forte, puissamment armée, est nécessaire pour éviter que ne recommence la guerre.
Le 20 mars 1929 à Paris s'achève une vie placée sous la devise :
"Que soit vaincu celui qui ne veut vaincre"
Des obsèques nationales ont lieu le 26 mars à Paris en l'église Saint-Louis des Invalides.
En 1937, les cendres du maréchal sont transférées aux invalides et reposent, sous le dôme, parmi les grands maréchaux qui ont servi la France.


Le Maréchal Foch est incontestablement l'un des personnages historiques les plus évoqués dans les villes de France et son nom, symboliquement lié à la victoire de 1918, qui a été donné à de prestigieuses voies de circulation et des monuments de nos cités est, de ce fait, un hommage indirect à tous les combattants de la "Grande guerre".
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Texte, présentation et dossier audio par Claude Aïcardi
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