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Fiche éditée le 02 janvier 2014.

Jean-Baptiste Drouet d'Erlon

Maréchal de France
Comte de l'Empire

drouet29/07/1765
25/01/1844
Drouet

Jean-Baptiste Drouet est né à Reims le 29 juillet 1765.
Fils et petit-fils de charpentiers, il est élevé par une nourrice, puis suit pendant un an les cours d’un établissement scolaire où professe son oncle maternel. Mais le peu d’intérêt qu’il manifeste pour les études conduit ses parents à le placer comme apprenti chez un serrurier.

Ce métier ne convient pas non plus au jeune Jean-Baptiste qui s’engage, à 17 ans, comme soldat dans l’armée royale du Beaujolais. Congédié cinq ans plus tard, il est de retour à Reims et travaille comme charpentier avec son père.
En 1792, pour défendre la Patrie que menacent les armées étrangères, il s’enrôle comme volontaire dans le bataillon des chasseurs de Reims et entame une longue et brillante carrière militaire qui durera 51 ans.
Après avoir combattu sur le front de l’Est avec ce bataillon, le caporal Drouet est affecté à l’armée du Rhin où il est élu capitaine et prend le commandement d’une compagnie.
En avril 1794, le général Lefebvre le nomme aide de camp et c’est avec cette fonction qu’il va participer, jusqu’en 1796, aux campagnes des armées de la Moselle et de la Sambre et Meuse.

Drouet

Sous les ordres de Massena, Drouet qui se distingue à la bataille de Zurich, est nommé général de brigade le 25 juillet 1799. L’année suivante, il rejoint l’armée de Moreau et participe à la campagne d’Allemagne.
Promu général de division le 27 août 1803, il participe à la bataille d’Austerlitz à la tête d’une division du 1er corps du maréchal Bernadotte, se distingue en 1806 à la bataille de Iéna puis à la prise de la Halle.
Chef d’état-major du maréchal Lannes, il est blessé à Friedland le 17 juin 1807 et reçoit la croix de grand officier de la Légion d’honneur des mains de l'Empereur qui le fait comte de l’Empire par lettres patentes du 28 janvier 1809.

En 1809, après avoir participé activement à la soumission au Tyrol des partisans d'Andréas Hofer, Drouet rejoint Massena en Espagne et obtient de nombreux succès lors des combats qu’il mène, à la tête du 9e corps d’armée.
Le 21 juin 1813, le général Drouet commande le corps d’armée du Centre lors de la bataille de Vitoria où Wellington bat les troupes françaises du roi Joseph qui est secondé par le maréchal Jourdan.
Napoléon remplace Jourdan par Soult à la tête des troupes qui se retirent d'Espagne et c’est sous son commandement que Drouet participe, en 1814, aux batailles de l’Adour, d’Ortez et de Toulouse.

Au retour de la royauté, le général Drouet est fait chevalier de Saint-Louis, Grand cordon de la Légion d’honneur et reçoit le commandement de la 14e division militaire.
Ces honneurs ne l’empêchent pas d’être l’un des premiers à rejoindre l’Empereur à son retour de l’île d’Elbe. Napoléon le nomme Pair de France et lui donne le commandement du 1er corps de l’armée du Nord du maréchal Ney.
Le 16 juin 1815, lors de la campagne de Belgique, les ordres contradictoires de l’Empereur et de Ney ne permettent pas à Drouet de participer aux combats simultanés de Ligny et de Quatre-Bras. Cependant, son corps d’armée, qui est intact, est chargé de l’attaque principale à Waterloo. Là, son expérience et sa combativité, en particulier lors de la prise de la Haye-Sainte, sont remarquables mais inutiles. L'absence de Grouchy, parti à la poursuite des prussiens, a dégarni la droite des troupes impériales et permet la victoire des coalisés.
Le ralliement de Drouet à l’Empereur, mais aussi sa préférence affichée pour le duc d’Orléans lors du rétablissement de la royauté, lui valent la disgrâce de Louis XVIII et la perte de tous ses biens. L’ordonnance du 24 juillet 1815 le condamne à mort et le contraint à l’exil en Prusse. Gracié en 1825 par Charles X, il rentre en France mais reste sans emploi jusqu’à la révolution de 1830.

Le 19 novembre 1831, Louis-Philippe le fait Pair de France et Grand-croix de la Légion d’honneur. Le 27 juillet 1834, il est nommé Gouverneur général des possessions françaises dans le nord de l'Afrique. A ce poste, Drouet prendra quelques mesures utiles mais il lui sera reproché son manque de fermeté à l’encontre d’Abdelkader qui, après avoir dénoncé la "convention du Figuier" qu’il avait signé avec le général Trezel, battra sévèrement ce dernier le 28 juin 1835 à "La Makta".

Drouet

Remplacé par le général Clauzel le 7 juillet 1935, Drouet rentre en France où il est nommé commandant de la division militaire de Nantes. C’est là qu’il terminera une carrière militaire majoritairement consacrée aux campagnes et aux batailles.
Elevé à la dignité de maréchal de France par ordonnance royale du 9 avril 1843, Jean-Baptiste Drouet d’Erlon décède le 25 janvier 1844, dans le plus grand dénuement, à son domicile parisien, 8 rue Thiroux, dans les bras de sa fille Marie-Anne, Louise.
Le Maréchal Drouet d’Erlon eut droit à deux cérémonies d’obsèques. La première, de niveau national à la chapelle de Saint-Louis des Invalides le 29 janvier 1844; la seconde, deux mois plus tard, organisée grâce à des crédits exceptionnels votés pas la chambre des députés, le 3 avril 1844 à la cathédrale de Reims. Il repose, conformément à ses vœux, au cimetière nord de cette ville où sa tombe était ornée d'un buste réalisé par le sculpteur Théodore Coinchon; cette œuvre a été volée il y a quelques années et il ne subsiste que la colonnade qui la supportait.

Vie familiale:
Jean-Baptiste Drouet avait épousé le 14 avril 1794 Marie Anne Rousseau (1770-1848); quatre enfants sont nés de cette union: Honneurs posthumes:
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Biographie rédigée par Claude Aïcardi.

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