|
 | 12/12/1784 21/04/1842 |  |
Bertrand Clauzel est né le 12 décembre 1772 à Mirepoix, en Ariège. Il est le fils aîné de Gabriel Clauzel, marchand de draps, et de Blanche Castel.
Gabriel Clauzel, farouche partisan des idées nouvelles, sera maire de Mirepoix avant que son intransigeance ne l’écarte de cette charge en 1791.
A cette même époque, son fils Bertrand qui avait choisi la carrière des armes était sous-lieutenant au 43e de ligne.
Le 15 septembre 1792, la déchéance de Louis XVI conduit Bertrand Clauzel à se démettre de ses fonctions, mais, dès le 14 avril 1793, il reprend du service dans les chasseurs à cheval avec le grade de capitaine. Affecté à l’Etat-major de l’armée des Pyrénées Orientales, il est nommé adjudant-général chef de bataillon le 5 avril 1794 et adjudant-général chef de brigade le 13 juin 1795.
Après avoir accompagné Pérignon, nommé ambassadeur en Espagne, il sert, en mars 1798, à l’armée d’Angleterre comme chef d’Etat-major de Grouchy qu’il suit à l’armée d’Italie.
A ce poste, il secondera parfaitement Grouchy qui signalera au Directoire le tact et la fermeté dont il a fait preuve et qui permettront la remise de toutes les places fortes, le commandement de toutes les troupes piémontaises et l’abdication de Charles-Emmanuel, roi du Piémont.
Le 5 février 1799, Clauzel est nommé général de brigade et se distingue le 15 août 1799 à la bataille de Novi en dégageant l’aile gauche de l’armée fortement menacée.
Mis en disponibilité le 1er juillet 1801 et réintégré en novembre de la même année, il est affecté à l’expédition de Saint-Domingue où ses succès lui valent d’être nommé au grade de général de division en décembre 1802.
En désaccord avec Rochambeau, il rentre en France où il est mis en disponibilité en septembre 1803.
Deux ans plus tard, après un bref passage à l’armée du Nord et à l’armée de Hollande, il est de nouveau mis en disponibilité, reprend du service en janvier 1808 à l’armée de Dalmatie puis est nommé gouverneur de Raguse (aujourd'hui Dubrovnik). Après la bataille de Wagram (juillet 1809), il prend le commandement du 11e corps (ex armée de Dalmatie) avec lequel il conquiert les provinces illyriennes qui sont annexées à l’Empire.
Muté à l’armée du Portugal et d’Espagne et mis à la tête de la 1ère division en décembre 1809, il se distingue le 22 juillet 1812 à la bataille de Salamanque où il prend le commandement de l’armée pendant la bataille et permet, par une habile manoeuvre, de changer la déroute en savante retraite.
Commandant en chef de l’armée du nord en Espagne en avril 1813 et commandant l’aile gauche de l’armée d’Espagne en juillet, il participe aux combats de retraite vers la France jusqu’à la bataille d’Orthez le 27 février 1814 et est l’un des derniers à mettre bas les armes.
Nommé inspecteur général d’infanterie à la première Restauration, il est parmi les premiers à rejoindre l’Empereur à son retour de l’île d’Elbe.
Commandant de Bordeaux, où il réprime le mouvement insurrectionnel fomenté par la duchesse d’Angoulème, il est nommé gouverneur de la 11ème région militaire puis commandant en chef du corps d’observation des Pyrénées-Orientales. En mai 1814, gouverneur permanent des 11e et 20e divisions militaires, il résiste jusqu’au 22 juillet aux ennemis qui envahissent les départements du midi.
Inscrit sur la liste des "généraux ayant trahi le Roi", il réussit à échapper aux poursuites dirigées contre lui et parvient à s’embarquer pour les Etats-Unis en novembre 1814.
Le 11 septembre 1816, un conseil de guerre le condamne à la peine de mort par contumace.
Amnistié par l’ordonnance du 20 juillet 1820 et rétabli dans tous ses droits, il est de retour en France dans sa terre de Secourrieu, à Cintegabelle en haute Garonne.
Député des Ardennes en mars 1829, il est dans ses terres en juillet 1830 lors des "Trois glorieuses" et de l’accession au trône de Louis-Philippe 1er.
Clauzel offre ses services au nouveau roi qui le nomme, le 12 août 1830, gouverneur général de l’Algérie et commandant en chef de l’armée d’Afrique.
Dès novembre, Clauzel entreprend la conquête du territoire. Il occupe Blida et Médéa en novembre 1830, Oran le 1er janvier et poursuit son avancée jusqu’à l’Atlas.
Cependant, les effectifs et les crédits qu’il demande pour poursuivre son action lui sont refusés. Clauzel imagine alors un moyen de dominer le pays en négociant avec le Bey de Tunis afin qu’il nomme deux princes de sa maison chargés des provinces d’Oran et de Constantine moyennant une contribution annuelle à verser à la France. Sa démarche est désapprouvée, il est remplacé en février 1831 par le général Berthezène et mis en disponibilité.
Clauzel ne prendra pas le commandement des 8e et 9e divisions militaires pour lequel il avait été désigné le 8 mars 1831.
Cela ne l’empêcha pas de recevoir le bâton de maréchal que lui octroie le roi le 30 juillet 1831.
Réélu à la chambre, il fait preuve d’une opposition active au ministère et soutient constamment les idées libérales et la cause de l’Algérie.
Le maréchal Clauzel est de nouveau nommé gouverneur général de l’Algérie le 7 juillet 1835. Efficacement secondé par le duc d’Orléans qui est à la tête des troupes, il remporte de nombreux succès qui renforcent de manière significative la présence française sur le territoire.
Malheureusement, en décembre 1836, la première expédition de Constantine se soldera par un sévère échec qui lui sera attribué et provoquera son remplacement par le général Damremont le 12 février 1837.
Le maréchal Clauzel rentre en France et n’exercera plus d’autre commandement. Il continuera cependant à siéger à la chambre des députés où il sera constamment réélu.
Le Maréchal décède dans son château de Secourrieu le 21 avril 1842 d’une attaque d’apoplexie.
Bertrand Clauzel avait souhaité qu’on l’enterrât dans le pré des Cordeliers, du nom de l’ancien couvent des Cordeliers autrefois au pied du château. Ce vœu ne put être respecté en raison des difficultés financières de la succession qui contraignirent ses héritiers de vendre le château de Secourrieu. Le Maréchal a été inhumé au cimetière du Sautadou à Mirepoix.
 |  |