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éditée le 31 août 2011

Alfred CHANZY

Général

chanzy18/03/1823
05/01/1883
Kasoar

Issu d'une famille d'agriculteurs, Alfred Chanzy nait dans les Ardennes, à Nouart, canton de Buzancy, arrondissement de Vouziers, le 18 mars 1823.
Son père, après avoir servi dans les armées Impériales avait obtenu, à son retour en 1821, un poste de receveur des contributions directes, qui garantissait une vie correcte à sa famille.
Après des études au collège de Sainte-Ménehould, le jeune Chanzy, à l’âge de 16 ans, s’engage dans la marine. Un an plus tard, déçu par cette expérience et sujet à un mal de mer chronique, il quitte la mer pour s’engager au 5e régiment d’artillerie.
Le 13 décembre 1841, il intègre l'école de Saint-Cyr, promotion d'Orient, reçu 133e sur 138 au concours d'entrée. Elève studieux et appliqué, il sort de l'école en 1843 dans les vingt cinq premiers et est affecté comme sous-lieutenant en Algérie au 1er régiment de zouaves commandé par Cavaignac.
chanzy Lieutenant le 1er octobre 1848 au 43e régiment de ligne, capitaine le 12 mars 1851 au 1er régiment étranger d'infanterie, la langue arabe qu'il a étudié lui permet de rejoindre le service des bureaux arabes à Tlemcen puis à Oran.
Affecté au 23e régiment de ligne où il est promu chef de bataillon le 25 août 1856, il va participer, avec cette unité, à la campagne d'Italie et notamment aux batailles de Magenta et de Solférino en juin 1859.
Lieutenant-colonel en 1860, il effectue un court séjour au corps expéditionnaire de Syrie, où sa connaissance de l'arabe lui vaut d'être affecté au QG, avant de rejoindre, en 1861, le 72e régiment de ligne au corps d'occupation de Rome.
Promu colonel, il prend, sur place, le commandement du 48e régiment de ligne le 6 mai 1864.
La même année, le colonel Chanzy est de retour en Algérie avec son régiment et il va combattre sur la frontière marocaine l'insurrection de tribus dissidentes.
Nommé général de brigade le 14 décembre 1868, il prend le commandement de la subdivision de Sidi-Bel-Abbes puis de celle de Tlemcen. Son action, dans ces deux commandements, permettra d'éradiquer les razzias qu'effectuaient les tribus marocaines dans le sud-ouest algérien.

Le 19 juillet 1870 la France est en guerre contre l'Allemagne et le général Chanzy se voit refuser un poste qu'il sollicitait à l'armée du Rhin.
chanzy La défaite de Sedan le 31 août suivant et l'appui du maréchal de Mac-Mahon vont conduire le gouvernement à nommer Chanzy général de division le 20 octobre 1870 et à lui confier le 16e corps de la 1ère armée de la Loire commandée par le général d'Aurelles de Paladines.
A ce poste, le général Chanzy va encore montrer ses compétences guerrières, particulièrement le 9 novembre où l'une de ses divisions, commandée par le général Barry va prendre une part brillante à la bataille de Coulmiers, dans le Loiret et le 1er décembre lors des combats de Patay, dans la région d'Orléans, où il prenait un avantage marqué sur son adversaire allemand.
Malheureusement, le 2 décembre à Loigny-Poupry, une manoeuvre habile de l'armée allemande coupe en deux l'armée française qui est contrainte à la retraite.
Le 9 décembre, le général Chanzy est nommé commandant en chef de la deuxième armée de la Loire, constituée des débris de l'armée précédente et renforcée, dans une forte proportion, de recrues peu formées et mal équipées. Sous l'impulsion de Chanzy qui fit preuve d'une tenacité remarquable et de talents militaires de premier ordre, cette armée va soutenir pendant deux mois une résistance héroïque face à trois corps d'armée prusssiens aguerris, puissamment organisés et qui ne lui laisseront aucun répit. Elle fera face de tous côtés contenant, parfois avec succès, les offensives allemandes, notamment aux combats de Beaugency, de Josnes, de Marchenoir et d’Origny. Lorsque le terrain était concédé à l'adversaire bien suppérieur en nombre, c'était pied à pied afin de se réorganiser pour continuer la résistance, comme ce fut le cas à Vendôme le 15 décembre, à Montoire le 27 décembre et au Mans le 11 janvier.
chanzy Mais dans la nuit du 11 au 12 janvier, le manque de sang-froid de jeunes mobilisés provoque une panique dans les rang français et fait perdre à Chanzy la ligne de la Sarthe sur laquelle il espérait retenir longtemps son adversaire. Contraint à replier le gros de l'armée derrière la Mayenne, il protége et masque cette retraite par l'engagement du 16e corps qui va soutenir pendant six jours une lutte acharnée autour du Mans.
A Laval où Chanzy se préparait à reprendre l'offensive en réorganisant une nouvelle fois ses régiments durement éprouvés, l'armistice du 28 janvier 1871 met fin aux combats.

Aux élections de février 1871, la renommée du général Chanzy est telle que, sans avoir été candidat pour le poste, il est élu député des Ardennes. A l'assemblée de Bordeaux où il va siéger, il sera du petit nombre de députés qui se prononceront pour la continuation de la guerre et qui ne pourront pas s'opposer à la dissolution de l'armée de la Loire le 7 mars 1871.
Le 18 mars 1871, alors que s'organise la Commune, le général Chanzy qui se rendait à Paris est arrêté à sa descente du train et emprisonné. Il sera libéré huit jours plus tard, après avoir fait le serment de ne pas combattre pour Versailles. Il siègera à la Chambre, président du Centre gauche, et s'occupera de la dissolution des gardes nationaux et de la réorganisation de l’armée.

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Le général Chanzy va ensuite occuper de hautes fonctions au service de la république manifestant toujours un patriotisme exemplaire et totalement désinterressé qui vont encore accroître sa popularité. Il sera ainsi:

Il y avait à peine quelques mois que le général avait été appelé à ce dernier poste important qu'il succombe, victime d'une hémorragie cérébrale, dans la nuit du 4 au 5 janvier 1883.
Malgré le souhait formulé par le Conseil des ministres de faire célébrer à Paris les funérailles du général Chanzy, elles auront lieu, à la demande de la famille, le mardi 9 janvier 1883 en la cathédrale de Chalons en présence du général Pittié, représentant le Président de la république, du général Billot, ministre de la guerre, du maréchal de Mac Mahon, de nombreuses autres personnalités militaires et civiles et d'une foule émue et recueillie.
La dépouille mortelle du général sera transportée le lendemain à Buzancy où elle sera inhumée dans un caveau de famille.

Grand croix de la Légion d'honneur, médaillé militaire, titulaire de nombreuses décorations étrangères, la popularité du général Chanzy était telle que certains voyaient en lui un futur président de la république alors qu'il n'avait jamais formulé la moindre ambition dans ce domaine. Pour d'autres, Gambetta était plus apte à occuper ce poste. A huit jours d'intervalle ces deux hommes disparaîtront prématurément.
De nombreuses statues rendent hommage au général Chanzy, dont celle du monument à la deuxième armée de la Loire au Mans, due au sculpteur lillois Crauk, et les diverses versions du sculpteur ardennais Aristide Croisy, à Buzancy, à Vouziers, à Nouart, aux Invalides, au Sénat...

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Texte, présentation et dossier audio par Claude Aïcardi

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