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Fiche éditée le 7 décembre 2010

Maurice CHALLE

Général

05/09/1905 18/01/1979

Maurice Challe est né au Pontet (Vaucluse) le 5 septembre 1905. Il entre à Saint-Cyr en 1923, promotion "Chevalier Bayard", et en sort sous-lieutenant en 1925.

A sa sortie, il choisit l’armée de l'air où il reçoit une formation de pilote. Nommé capitaine en 1932, il rejoint la 55^e escadre aérienne où il est successivement pilote, observateur, adjoint technique, commandant d’escadrille et enfin commandant adjoint du 1^er groupe.
Admis à l’Ecole supérieure de guerre aérienne en 1937 et en sort, breveté, en juillet 1939 .

Il fait la campagne de 1940 avec le grade de commandant; avec dix victoires en combat aérien, c’est l'un des as français de la seconde guerre mondiale et sa conduite lui vaut d'être élevé au rang d’officier de la légion d’honneur.
Après l’armistice du 22 juin 1940, il prend le commandement du groupe de reconnaissance 2/14 à Avignon.
Rallié au général de Gaulle, il dirige sous le pseudonyme de "Guy" le réseau de renseignement "Villon" qui communique à Londres en mai 1944 le plan de bataille complet de la Luftwaffe.
Nommé inspecteur de la 2^e brigade de bombardement à la libération, il participe à la campagne d’Allemagne.

Sous-chef d'état-major à l'état-major général de l'armée de l'air en 1947, promu général de brigade en 1949, il est successivement commandant de l’air au Maroc en 1949, chef d’état-major particulier du secrétaire d’état à l’air en 1951, directeur du Centre d’enseignement supérieur aérien et commandant de l’Ecole supérieure de guerre aérienne en 1953.
Général de division aérienne en 1955, il est chef de l’état-major des forces armées. Promu général de corps aérien en 1957, il est éloigné de Paris peu après le 13 mai 1958 par Pierre de Chevigné, ministre de la Défense Nationale du cabinet Pflimlin.

Elevé au rang et appellation de général d’armée aérienne, il est nommé le 1^er octobre 1958 adjoint interarmes au général Salan, délégué général et commandant en chef des forces françaises en Algérie.
Lors de la crise de Suez, il fait partie de la délégation française avec Maurice Bourgès-Maunoury et Christian Pineau lors de la réunion secrète tripartite de Sèvres (protocoles de Sèvres) préliminaire à l'opération Mousquetaire en réaction à la nationalisation du canal de Suez par le colonel Nasser.
Le 12 décembre 1951 il succède au général Salan et met en œuvre une succession d’opérations, connues sous le nom de "Plan Challe", qui, d'ouest en est, vont briser et réduire une à une toutes les unités combattantes de l'ALN sur le territoire algérien.
Rappelé en métropole en 1960, il prend le commandement en chef des forces alliées de l’OTAN du Centre-Europe jusqu'à sa mise en disponibilité sur sa demande en janvier 1961 afin de s'orienter vers une seconde carrière civile chez Saint-Gobain.

Cependant, malgré les succès militaires qui avaient conduits les chefs des forces internes de l'ALN au bord de la réddition, le gouvernement français va s'orienter vers un règlement politique de la crise, avalisé par le référendum d'autodétermination de l'Algérie organisé en métropole.
Nombre de responsables militaires considèrent ce revirement comme une trahison et obtiennent du général Challe qu'il prenne la tête du mouvement qui va déclencher le 22 avril 1961 le putsch d'Alger.
Quatre généraux Challe, Salan, Zeller et Jouhaud ( qui seront qualifiés de "quarteron de généraux en retraite") et Jean-Jacques Susini dirigent les opérations. Challe exige qu'elles soient menées "proprement", sans effusion de sang entre militaires.
Le 25 avril 1961, les alliances souhaitées lui ayant fait défaut, c'est l'échec du coup d'état, Challe se rend et est emprisonné à Paris à la prison de la Santé.
Le 31 mai 1961, au cours du même procès, les généraux Challe et Zeller sont condamnés, par le Haut tribunal militaire, à une peine de 15 ans de détention criminelle et à la privation de leurs droits civiques.
Le général Challe est incarcéré à la maison de détention de Clairvaux puis à celle de Tulle, il est libéré en décembre 1966 et amnistié en 1968.

Grand-Croix de la Légion d’honneur, Croix de guerre 39-45, médaille de la Résistance, Croix de la valeur militaire, commandeur de la legion of merit, King’s medal for courage, titulaire de huit citations.
Maurice Challe est l’auteur d’un ouvrage intitulé "Notre Révolte" publié en 1968 par Les Presses de la Cité.
Le général Challe décède le 18 janvier 1979 à Paris.