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Fiche éditée le 8 novembre 2010

Louis-Eugène CAVAIGNAC

Général

cavaignac1802-1857armes

Louis, Eugène Cavaignac est né le 15 octobre 1802 à Paris. Il est le fils du conventionnel Jean-Baptiste Cavaignac. Après de brillantes études au collègre Sainte-Barbe à Paris il est admis à l'École polytechnique en 1820 et poursuit sa formation de 1822 à 1824 à l’École d’application d’artillerie à Metz. Il opte pour l'arme du génie, est affecté comme sous-lieutenant au 2e régiment du génie, participe à la campagne de Morée dans le Péloponnèse en 1828-1829 puis est nommé capitaine le 1er octobre 1830.

Lors de la Révolution de 1830, Cavaignac est en garnison à Arras; il prend parti pour le peuple et déclare ouvertement ses convictions républicaines. Ayant signé à Metz le projet d'association nationale, ses activités Carbonaristes provoquent sa mise en disponibilité de 1830 à 1832.

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Reintégré dans l'armée, il est éloigné en Algérie dans l'armée d'Afrique où il va rapidement se distinguer par des qualités militaires de premier ordre.
En 1836, après la réussite de l'opération de Mascara, le maréchal Clauzel décide de laisser à Tlemcen une garnison de 500 hommes. Dans ce milieu hostile et éloigné de tout secours il en confie le commandement à Cavaignac avec le grade de chef de bataillon provisoire.
Pendant quinze mois, jusqu'en mai 1837, retranché dans le méchouar de Tlemcen, Cavaignac repousse toutes les attaques des troupes d'Abdelkader et réussit à s'approvisionner en effectuant des raids chez les tribus voisines. Dès le 4 avril 1837 et à la demande du général Bugeaud, le grade de chef de bataillon lui avait été décerné à titre définitif dans le corps extrèmement populaire des zouaves.
Rentré en France pour des problèmes personnels et de santé, Cavaignac revient en Algérie en 1840 et va prendre une part brillante à tous les combats auxquel il va participer.
cavaignac En avril 1840, isolé avec son bataillon dans Cherchell, bien que blessé, il maîtrise avec gloire et panache cette difficile situation et est nommé lieutenant-colonel le 21 juin .
A nouveau blessé le 3 mai 1841 à la retraite de Milianah; colonel commandement un régiment de zouaves en août 1841; à Isly en 1844 où commande l'avant garde du maréchal Bugeaud et participe activement à la victoire; Cavaignac est promu maréchal de camp le 16 septembre 1844.
Jusqu'en 1846, le général Cavaignac sera l'un des principaux artisans de la lutte contre l'émir Abdelkader et de sa réddition puis il va succéder à Changarnier comme gouverneur de la province d'Oran.

Après la proclamation de la IIe République le 25 février 1848, il est nommé général de division par le gouvernement provisoire et va succéder à Henri d'Orléans, duc d'Aumale, comme gouverneur général de l'Algérie, poste qu'il occupera très brièvement, remplacé par Changarnier dès avril 1848.

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Cavaignac est élu représentant du peuple des départements de la Seine et du Lot. A la suite de l'attentat du 15 mai 1848 contre l'Assemblée Nationale, il finit par accepter le portefeuille de minsitre de la guerre qu'on lui avait plusieurs fois proposé.
Lors des émeutes ouvrières de juin 1848, Cavaignac, après quelques hésitations, va prendre des mesures énergiques qu'il complètera lorsque le 24 juin l'assemblée lui délègue tous les pouvoirs exécutifs:
Etat de siège renforcé, 11 journaux suspendus, 25 000 arrestations, chefs de l'insurection traduits devant un conseil de guerre, autres détenus soumis à la tranportation, la révolte ouvrière est écrasée elle aura coûté entre 3 à 5000 morts parmi les manifestants et environ 1600 parmi les forces gouvernementales.
L'ordre rétabli, Cavaignac veut remettre le mandat qui lui a été confié mais il se voit de nouveau investi des pouvoirs exécutifs par l'Assemblée en qualité de président du Conseil. Il conserve ce poste jusqu'au 20 décembre 1848 et prend des mesures rigoureuses pour prévenir le retour du désordre.

Après la démission collective des ministres favorables à l'amendement Leblond proposant l'élection et la révocation du président de la république par l'Assemblée, Cavaignac fait en sorte que l'élection au suffrage universel se fasse à la date la plus rapporchée. L'acte constitutionnel du 12 novembre 1848 fixe cette date au 10 décembre 1848.
cavaignac Cavaignac se porte candidat à cette élection mais il est nettement battu par Louis-Napoléon Bonaparte
( Bonaparte: 5 434 000 voix - Cavaignac 1 448 000 voix - Lamartine 8 000 voix), il se retire alors du pouvoir avec beaucoup de dignité.

Lors du coup d'état du 2 décembre 1851, le général Cavaignac est arrêté à son domicile parisien et emprisonné pendant quelques jours au fort de Ham. Il est libéré le 29 décembre et épouse une fille de banquier, mademoiselle Odier.
Elu député de Paris en 1852, réélu en 1857, il refuse à chaque fois de prêter serment à l'Empire et est déclaré démissionnaire.
Retiré dans son chateau d'Ourne dans la Sarthe, il décède subitement le 28 octobre 1857.

Un cénotaphe dédié aux Cavaignac est érigé au cimetière du père Lachaise à Paris. Il rappelle le souvenir des républicains célèbres qui ont illustrés cette famille:

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En Algérie, le village de de Beni-Madoun créé en 1880 près d'Orléansville, reçoit en 1886 le nom de "Cavaignac". Il s'appelle aujourd'hui "Bordj-Abou-El-Hassen".



Texte, présentation et dossier audio par Claude Aïcardi.

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