retour profilsédité le 12 décembre 2009
Le Général Georges CATROUX
1877-1969
Georges Catroux naît le 29 janvier 1877 à Limoges (Haute Vienne), 3e d'une famille de quatre garçons. Son père, officier sorti du rang, a
participé aux campagnes d'Afrique du Nord et d'Extrême-Orient sous Napoléon III. Sa mère, d'origine italienne, est née à Gênes.
Il fait ses études primaires à Limoges, Angers et Rennes, au gré des affectations de son père, puis ses études secondaires au Prytanée
militaire de La Flèche. Il intègre Saint-Cyr le 28 octobre 1896, promotion "des Grandes Manœuvres", en sort 2 ans plus tard, avec le rang de
55e sur 522 et choisit de servir dans les chasseurs à pied, à Grenoble.
- En 1900, il est nommé lieutenant à la Légion Etrangère, il participe à la pacification du Sahara où il a l'occasion de rencontrer le père
de Foucauld.
- De 1903 à 1906, il est en Indochine, collaborateur du gouverneur général, Paul Beau.
- En 1906, affecté de nouveau en Algérie, il participe jusqu'en 1911 à toutes les opérations, qui précédèrent l'occupation du Maroc, selon
la méthode que Lyautey appelait "la progression en tâche d'huile".
- En 1911, il est appelé à Alger auprès du gouverneur général Lutaud.
- Le 5 octobre 1915 à Arras, chef de bataillon au 2e Régiment de Tirailleurs Algériens, il est blessé après avoir arrêté pendant près
de 20 heures, avec son seul bataillon, la progression d'une division ennemie.
Fait prisonnier par les allemands, il fait trois tentatives d'évasion ce qui lui vaut d'être expédié dans des camps de représailles à Wulsbourg et au
fort IX d'Ingolstadt, où il fait la connaissance du capitaine de Gaulle. Catroux est libéré après la fin des hostilités.
- En 1919-1920, il fait partie de la mission militaire française en Arabie. A plusieurs reprises, il se heurte au célèbre colonel Lawrence.
Après la conférence de San Remo (avril 1920), nommé gouverneur de l'Etat de Damas, il organise l'administration et le gouvernement de la Syrie. Il
fait accepter le mandat français et rallie les Druses.
- Entre 1923 et 1925, il est attaché militaire à Constantinople. Réclamé par le maréchal Lyautey au Maroc, il participe de juin à octobre, à la
guerre du Rif (direction du 2e bureau à l'Etat-major de l'armée d'opérations).
- En 1926, appelé auprès du Haut-commissaire au Levant, Henri de Jouvenel, il défend la cause de l'indépendance réclamée par la Syrie et le
Liban, et suggère de la compléter par des accords politiques, économiques et culturels étroits avec la France. Le gouvernement rejetant
ses propositions, il demande de quitter le Levant.
- En 1927, le colonel Catroux prend le commandement du 6e régiment de tirailleurs Algériens à Tlemcen, puis il est chargé du
territoire d'Ain-Sefra jusqu'en 1930.
- De 1931 à 1934, le général Catroux commande la région de Marrakech. En 1935 et 1936, il commande la 14e division d'infanterie
à Mulhouse puis, de 1936 à 1939, le 19ecorps d'armée à Alger.
- En juillet 1939, Georges Catroux est nommé gouverneur général de l'Indochine. Avant son départ, il a reçu la consigne de venir en aide à la
Chine, en maintenant ouverte la frontière tonkino-chinoise, les côtes de la Chine étant alors bloquées par le Japon. En juin 1940, il est mis en
demeure par les japonais de fermer sa frontière avec la Chine, et d'accepter l'envoi d'une commission de contrôle niponne sur place.
Les directives contradictoires qu'il reçoit du gouvernement partagé entre Bordeaux et Vichy exaspèrent Catroux. Il est relevé de ses fonctions
et remplacé par l'amiral Decoux en juillet 1940.
- En août 1940, Catroux, qui a entendu l'appel du 18 juin, se rallie au général de Gaulle. Le 17 septembre 1940, alors que de Gaulle est devant
Dakar, il atterrit à Londres et rencontre Winston Churchill qui lui propose de prendre la direction de la France Libre. Catroux décline
l'offre, n'acceptant désormais d'ordres que du général de Gaulle. Il est accueilli au Tchad, à Fort-Lamy, par celui-ci et le gouverneur Félix
Eboué, le 17 octobre 1940.
- Nommé membre du conseil de défense de l'Empire, commandant en chef et délégué général de la France libre au Moyen Orient, en juin 1941, il
proclame l'indépendance de la Syrie et du Liban au nom du général de Gaulle. Après la campagne de Syrie, il est nommé Haut-commissaire de la
France libre au Levant.
- A partir de décembre 1942, il est l'intermédiaire entre le général Giraud à Alger et le général de Gaulle à Londres et assure jusqu'en 1943 la
liaison entre les deux hommes, tout en supervisant la situation au Liban.
- De Mars à Juin 1943, il est chargé du remembrement des territoires d'Outre-mer, et occupe les fonctions de gouverneur général de
l'Algérie.
- A sa création, le 3 juin 1943, Catroux est nommé membre du Comité français de libération nationale dont il est commissaire d'Etat. En Novembre il
est commissaire d'Etat aux affaires musulmanes.
- En septembre 1944, le général de Gaulle le nomme ministre d'Etat chargé de l'Afrique du Nord et du Gouvernement Provisoire de la République
Française (GPRF). De janvier 1945 à 1948, ambassadeur de France en URSS, il voit s'ériger le rideau de fer.
- A son retour en France, il occupe les fonctions de conseiller diplomatique auprès du gouvernement français. Les ovnis ont commencé à se
manifester en France et en Juillet 1952 le gouvernement met sur pied un comité de recherche qui sera confirmé dans son statut en 1954. C’est
Catroux, alors secrétaire d’Etat, qui demande à Jean Nocher de créer une commission pour étudier objectivement ce phénomène.
Cette année-là il devient Grand chancelier de la Légion d'honneur.
- L'année suivante, au moment des troubles au Maroc, il est désigné par le gouvernement pour négocier le retour à Rabat du Sultan Mohammed V.
En février 1956, nommé ministre résidant en Algérie dans le cabinet Guy Mollet, il ne pourra pas entrer en fonction.
- En février 1969, l'amiral Cabanier est nommé Grand chancelier de la Légion d'honneur en remplacement du général Catroux.
Le 21 décembre 1969, au terme d'un longue vie au service de la France, le général Georges Catroux décède à l'hôpital du Val-de-Grâce.
Texte, présentation et dossier audio par Claude Aïcardi.
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