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![]() | 21/03/1788 16/09/1862 | ![]() |
Boniface de Castellane est né le 21 mars 1788 à Paris. Il est le fils de Boniface, Louis-André, marquis de Castellane (1758-1837), pair de France, et d'Adélaïde, Louise, Guyonne, de Rohan-Chabot.
Sa famille, issue d'un prince cadet de Castille s'étant établi en Provence, possédait dès le XIe siècle, la souveraineté de la ville de Castellane (Petra Castellana) d'où elle tire son nom.
Le 2 décembre 1804, Boniface de Castellane s'engage à seize ans comme soldat au 5e régiment d'infanterie légère.
Le 24 février 1806, après avoir gravi un à un tous les grades inférieurs, il est nommé sous-lieutenant et prend part à l'expédition de Naples au sein du 24e régiment de dragons.
En 1808, il est en Espagne où il sera une première fois au service de l'Empereur en qualité d'officier d'ordonnance puis combat à Rio-Secco où il se signale en enlevant une pièce de canon.
En 1809, il participe aux combats d'Ekmühl et de Wagram puis est promu capitaine et fait chevalier de l'Empire en 1810.
Aide de camp du général Mouton au début de la campagne de Russie, il est à Moscou, le 3 octobre 1812, lorsqu'à 24 ans il est promu chef d'escadrons. Passant au service du général Narbonne en qualité d'aide de camp, il va participer aux batailles de Vitebsk, de Smolensk, de la Moskowa, de Krasnoë, juqu'au passage de la Bérézina .
Affecté à l'escadron sacré chargé de protéger l'Empereur pendant la retraite, il aura la main droite gravement gelée.
Le 21 juin 1813, Napoléon, qui a apprécié ce jeune cavalier, le nomme colonel-major au 1er régiment de gardes d'honneur faisant ainsi de de Castellane l'un des trois plus jeunes colonels de toute l'armée. Mais la blessure de de Castellane n'est pas cicatrisée, la fièvre le reprend et il ne peut rejoindre son régiment que le 12 décembre. De ce fait, il ne participera aux campagnes de 1813 et 1814 que par une simple présence à Worms entre le 12 et le 17 décembre 1813.
Nommé colonel le 27 septembre 1815, il reçoit le commandement des hussards du Bas-Rhin réorganisés à Provins et en fait l'une des meilleures unités de la nouvelle armée royale. Ce succès lui vaut son affectation en 1822 à la tête des hussards de la garde royale.
En 1823, Louis XVIII envoie des forces françaises en Espagne pour aider Ferdinand VII à rétablir une monarchie absolutiste. Maréchal de camp le 14 janvier 1824, de Castellane commandera honorablement une brigade de cavalerie à Barcelone et l'avant garde de la division de Cadix mais refusera de s'associer aux féroces vengeances des ultra-royalistes espagnols. A sa demande, il est rappelé en France en 1827.
De 1828 à 1831, il est chargé de l'inspection de plusieurs régiments puis reçoit le commandement d'une brigade de cavalerie en Haute-Saône.
En 1832, affecté à la deuxième division de l'armée du Nord, il prend le commandement de la 1ère brigade d'infanterie avec laquelle il participe à la campagne de Belgique et au siège de la citadelle d'Anvers.
Promu lieutenant-général le 30 janvier 1833, il est nommé au commandement de la 31e division militaire des Pyrenées-orientales à laquelle s'ajoutera en 1835 celui de la 21e division militaire et est nommé Pair de France le 3 octobre 1837.
De décembre 1837 à mars 1838, mis à la disposition du maréchal Valée, il occupe en Algérie des postes d'inspecteur général et assure un court intérim du général Trezel à Bône et Constantine avant de retrouver en France son poste précédent.
En 1840, l'hopital qu'il créé près des sources thermales de Banys d'Arles recevra, sur sa proposition, le nom d'Amélie-les-bains en hommage à la reine Amélie, épouse de Louis-Philippe.
Soldat dans l'âme, le maréchal avait choisi de son vivant le lieu de sa sépulture. En 1851, alors qu'il venait de créer le camp de Sathonay, il avait fait contruire par ses soldats, une petite chapelle dans la commune de Caluire. Dans ce modeste édifice, baptisé "chapelle Saint-Boniface", où il a souhaité reposer, un grenadier et un dragons taillés dans la pierre veillent sur une dalle sur laquelle il est écrit "Ci git un soldat".