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![]() | 27 juin 1809 28 janvier 1895 | ![]() |
François, Marcellin, Certain de Canrobert est né à Saint-Céré, dans le Lot, le 27 juin 1809. Son acte de naissance ne porte pas de particule, mais deux documents délivrés postérieurement par la mairie de Saint-Céré en font état. À sa naissance, son père, ancien capitaine qui avait servi sous l'ancien régime à l'armée de Condé, est âgé de 55 ans.
Certain de Canrobert entre à l’école royale militaire de Saint-Cyr, 9ème promotion, le 19 novembre 1826. A sa sortie de l'école, le 1er octobre 1828, il intègre le 47e régiment d’infanterie de ligne, avec le grade de sous-lieutenant et y sera promu lieutenant le 20 juin 1832.
En 1835, il arrive avec son unité en Algérie et, en dehors d'un bref retour en France de 1839 à 1840, il va participer pendant 15 ans à une multitude de combats sur ce territoire et recueillir en toutes circonstances l'adhésion et l'attachement de ses hommes.
En 1835 ce seront les affrontements sur les bords de l’oued Sig et de l’Habra. En 1836, il bataille à Dar el Achen, la Tafna, Sidi Yacoub, la Silal et à Bet el Laham.
Nommé lieutenant adjudant major le 28 septembre 1836 puis promu capitaine le 26 avril 1837, il prend part au siège de Constantine où il est blessé et gagne la croix de chevalier de la Légion d’honneur.
Affecté au 6e bataillon de chasseurs à pied lors de son retour en Algérie le 17 octobre 1840, il est au col de la Mouzaïa, puis participe, l'année suivante, aux combats de Nador, de Moursia et des Flittas.
Promu chef de bataillon pour compter du 22 mai 1842, il rejoint le 13e régiment d’infanterie. Le 16 octobre, il passe au 5e bataillon de chasseurs d’Orléans, où il gagne la croix d’officier de la Légion d’honneur en s’illustrant aux combats de Gontas, Baal, Tadjena, Sidi-Brahim, puis près de l’oued Lemig, à la bataille d’Isly et à Riou.
Promu lieutenant-colonel, le 26 octobre 1845, il sert successivement au 16e régiment d'infanterie, au 64e régiment d'infanterie le 4 septembre 1846 puis au 2e régiment d'infanterie le 8 juin 1847 où il commande la subdivision de Batna.
Colonel le 8 novembre 1847, il est versé au 3e régiment d’infanterie qu’il quitte le 31 mars 1848 pour prendre le commandement du 2e régiment étranger, tout en gardant la subdivision de Batna. Avec cette unité, il capture le bey Ahmed.
En juin 1848, il permute avec le colonel de Cariès de Senilhes et commande le 3e régiment de zouaves et la subdivision d’Aumale.
En 1849, il est à Beni Mélikech, Sameur, Al Amri puis commande l'ensemble des troupes au siège de Zaatcha, pour lequel il reçoit la cravate de la Légion d’honneur le 10 décembre.
Rappelé en France, il est nommé maréchal de camp le 12 janvier 1851 et aide de camp du prince-président puis de l'Empereur Napoléon III.
Le 8 mars 1850, il cumule cette fonction avec le commandement de la brigade d'infanterie de la 1ère division de Paris, puis celui de la 3e brigade le 9 février 1851 où il contribue à la réussite du coup d'État du 2 décembre 1851 en réprimant durement la tentative de soulèvement des républicains. Au cours de cette affaire, 10 000 des 26 000 hommes arrêtés sont déportés en Algérie et dans la foule quelques bavures peu glorieuses font près de 300 victimes.
Promu général de division, le 14 janvier 1853, il commande, à partir du 27 avril, la division d’infanterie au camp d’Helfaut-Saint Omer. En mai, il devient inspecteur général du 5e arrondissement de l’infanterie avant d’être nommé, le 23 février 1854, à la division d’infanterie de l’armée d’Orient.
Lors de la guerre de Crimée, il prend part aux combats de la Dobrudja et à la bataille de l'Alma, où il est légèrement blessé et à l'issue de laquelle il remplace le maréchal de Saint-Arnaud, mourant, à la tête de l'expédition. Le 1er octobre, il est fait grand officier de la Légion d’honneur. Présent à Baklava, et à Inkerman, il y est blessé le 5 novembre 1854 et est élevé à la dignité de grand-croix de la Légion d’honneur. Le 13 janvier 1855, il reçoit la médaille militaire.
Le 16 mai 1855, en mésentente avec lord Raglan commandant le corps expéditionnaire anglais, ne supportant plus les pressions en provenance de Paris, Canrobert abandonne son poste au profit de Pélissier. Cet évènement ne porte pas atteinte au courage de Canrobert, mais il illustre son incapacité à assumer des responsabilités trop lourdes et à supporter des situations conflictuelles.
Il reprend à sa demande le commandement de son ancienne division, devenue 1ère division d'infanterie du 2e corps. Cette situation étant moralement difficile, Napoléon III insiste pour qu'il rentre en France. Devant plusieurs refus, il le nomme à nouveau aide de camp et en août, lui intime l'ordre de rentrer à Paris pour occuper ses fonctions.
De retour en France et toujours aussi populaire, Canrobert est nommé d'abord sénateur le 17 août 1855, puis maréchal en même temps que Bosquet et Randon, le 18 mars 1856.
En février 1858, il commande les divisions de l’Est, à Nancy, puis le camp de Châlons à compter du 1er juin 1858.
Le 22 avril 1859, il reçoit le commandement du 3e corps de l’armée des Alpes et participe à la campagne d’Italie d’avril à juillet. Il se distingue à la bataille de Magenta le 4 juin 1859 et contribue largement à la victoire lors de la bataille de Solférino le 24 juin 1859.
Le 27 août 1859, de retour dans la garnison de Nancy avec son corps d’armée, il commande le 3e arrondissement militaire de Nancy.
En 1862, il commande les troupes du camp de Châlons, puis le 4e corps d’armée de Lyon à compter du 14 octobre 1862 en remplacement de Castellane décédé. Le 22 juin 1865, c'est le 1er corps d’armée et la 1ère division militaire de Paris qui lui sont confiés en remplacement de Magnan décédé.
Il est à la tête du 6ème corps de l'armée du Rhin lorsque, le 17 juillet 1870, la France entre en guerre contre la Prusse.
Le 12 août, il refuse de prendre le commandement de l'armée du Rhin, et abandonne ce commandement vicié à Bazaine dont il devient le subordonné.
Il est aux combats de Sainte-Barbe, de Noisseville et de Ladonchamp. Les 16-18 août, il commande le 6e corps d’armée du Rhin qui se distingue à Gravelotte, puis à Saint-Privat où il bouscule les trois corps du général Steinmetz et décime la garde royale prussienne, mais faute de munitions et de renforts, il abandonne sa position. Il est fait prisonnier, le 28 octobre 1870, avec le maréchal Bazaine lors de la reddition de Metz. Après plusieurs mois de captivité, il est libéré et regagne la France en mars 1871.
Le maréchal de Canrobert est alors nommé président de la commission d’avancement de l’infanterie puis membre du conseil supérieur de la guerre en 1872 et membre du comité de défense en 1873. Il fait une carrière politique dans le groupe de l'Appel au peuple, en étant élu sénateur du Lot en 1876 puis sénateur de la Charente en 1879, fonction qu'il occupe jusqu'en 1894.
Dernier des maréchaux de Napoléon III encore en vie, il décède à son domicile parisien, le 28 janvier 1895. Ses obsèques sont célébrées le dimanche 3 février 1895 en l'église Saint-Louis des Invalides où il est inhumé sous la quatrième arcade du tombeau des gouverneurs.
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