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![]() | 15 août 1784 19 juin 1849 | ![]() |
Thomas , Robert BUGEAUD de la PICONNERIE est né à Limoges le 15 août 1784, il est le 14e enfant d’une famille de petite noblesse du Périgord plutôt désargentée.
Très vite, la révolution de 1789 amène ses épreuves : des parents en prison sous la terreur et des frères en exil. Après cette tempête, les heures difficiles continuent: une mère trop vite disparue, un père lointain qui laissait aux sœurs aînées le soin du cadet, la demeure familiale d’Exideuil vétuste et délabrée, des ressources très modestes ne permettant aucune fantaisie, bref le jeune Thomas avec ses sabots et ses vêtement défraîchis ne se distingue guère des autres petits paysans du voisinage.
Le 29 juin 1804, Thomas Bugeaud a vingt ans et il s’engage aux grenadiers de la garde dans le corps des Vélites destiné dans l’esprit du 1er Consul à devenir une pépinière de sous officiers.
A Austerlitz sur les hauteur de Praden Thomas Bugeaud gagne ses galons de caporal. Sous lieutenant en 1806, il est blessé en Pologne; il se retrouve plus tard en Espagne pour une longue campagne, riche en expériences: le relief, le climat, guérilla et contre guérilla tout cela aura beaucoup, de similitudes avec ce qu’il découvrira en Afrique un demi-sciècle plus tard.
Lorsqu’il quitte l’Espagne en 1814, Bugeaud est commandant et membre de la Légion d’Honneur.
La restauration de la monarchie ne pose pas de cas de conscience à cet aristocrate de cœur et de sang; par contre, il est plus étonnant de le voir rejoindre l’empereur lors des cent jours; cette attitude lui vaudra d’être licencié et mis en demi-solde le 11 novembre 1815.
C’est donc le retour dans le Périgord ou un mariage heureux lui permet d’acquérir la propriété de la Durantie et de l’agrandir.Dès le lendemain des trois glorieuses, après 15 années d’interruption, Bugeaud reprend du service sous la Monarchie de juillet. Promu général le 6 avril 1831 simultanément, il est élu député du Périgord et va mener de front une tripe carrière de soldat, d’homme politique et de propriétaire terrien.
Inconditionnel du régime de Louis-Philippe qui lui a permis de relancer sa carrière, il ne peut refuser la mission délicate que lui confie le roi lorsqu’en 1832 il se voit confier la garde de la duchesse de Berry, mise en résidence surveillée après l’échec de la tentative de soulèvement en Vendée.
En avril 1834, Bugeaud est à la tête d’une brigade d’infanterie à Paris. Chargé d’intervenir contre les émeutiers qui tirent sur tout ce qui porte un uniforme, sa riposte est terrible et lui vaudra pendant longtemps l’étiquette de «bourreau de la rue Transnonain».
Lorsqu’en 1836 il est envoyé en Algérie pour consolider la conquête, il a 52 ans et ses cheveux blancs le font surnommer «bou chiba» par les arabes.
Quel est donc cet homme pour autant qu’on puisse le cerner ?
Physiquement, il présente bien, c’est un grand gaillard vigoureux et résistant, de grands yeux bleus éclairent un visage piqueté de tâches de petite vérole.
L’intelligence s’appuie sur un solide bon sens, ses analyses sont sans concessions et la vision des choses n’est jamais étriquée. Par contre, le sang est chaud, trois duels à son actif le prouvent; le dernier en date est avec le journaliste et député de gauche Dulong qui mettait en cause ses relations avec la duchesse de Berry. Les journalistes d’ailleurs étaient ses ennemis personnels et ils le lui rendaient bien !
L’homme enfin est sur de lui, de son expérience, de ses jugements, de ses décisions et une telle assurance ne facilite pas les contacts avec ses adjoints immédiats.
Mais avant toute chose, Thomas Bugeaud est un soldat qui aime passionnément son métier et ses hommes et il fera tout pour améliorer leurs conditions de vie en Afrique.
Gouverneur général de 1841 à 1847, maréchal de France en 1843, duc d’Isly en 1844 il va marquer profondément de son empreinte sa présence en Algérie.
Sur le plan militaire, les réussites sont nombreuses, les principales sont: la victoire sur Abdelkader, Isly et la Kabylie. Seul le traité de Tafna sera contesté; comme avec Desmichel quelques années auparavant, le texte arabe ne correspondait pas à la rédaction française et faisait d’Abdelkader le maître des deux tiers de l’Algérie.
Au plan administratif Bugeaud a fortement pesé sur l’organisation des "Bureaux arabes", sur le régime des "concessions" avec les obligations de résultats qu’il imposait aux bénéficiaires en bon paysan qu’il était et le "cantonnement" qui sera à l’origine de la création de nombreuses villes et villages.
En 1847, désapprouvé par la chambre qui lui refuse les trois millions de crédits qu’il avait demandé au titre de la colonisation militaire, il démissionne et rejoint Paris ou il est hébergé par son ami le comte Vigier. C’est là qu’il décèdera le 19 juin 1849 emporté par l’épidémie de choléra qui sévissait à Paris.
Tous les généraux de l’armée d’Afrique sont présents pour assister à ses obsèques aux Invalides. Ses quatre lieutenants d’Algérie tiennent les cordons du poële: Changarnier, Bedeau, Lamoricière et Cavaignac qui semble le plus éprouvé par la mort du maréchal.
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