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Fiche éditée le 9 septembre 2011

Guillaume, Anne-Marie BRUNE

Maréchal d'Empire
Comte de l'Empire

brune13/03/1763
02/08/1815
comte

Guillaume, Anne-Marie Brune est né le 13 mars 1763 à Brive-la-Gaillarde en Corrèze. Son père, Étienne, était avocat du roi au présidial de Brive et sa mère Jeanne de Vielbans appartenait à la petite noblesse.
Après sa scolarité au collège doctrinaire de Brive, il quitte sa famille pour Paris afin de poursuivre des études juridiques au collège de France.
A vingt ans, il fréquente des salles de jeux où il perd quantité d’argent et trouve un emploi d’ouvrier typographe pour survivre. A court de ressources, il retourne à Brive en 1787.
Durant ce retour en Corrèze, il entre dans un club littéraire, la "République des Lettres", et écrit dans l’année qui suit un "Voyage pittoresque et sentimental dans plusieurs provinces occidentales de France", qui lui ouvre une carrière littéraire.

Sous la constituante, le directoire et le Consulat:

brune

De retour à Paris en 1791, il achète une petite imprimerie et devient le rédacteur en chef d’un périodique traitant des affaires de l’Etat débattues à l’Assemblée Nationale. Brune fait alors connaissance de Marat et devient l’ami de Camille Desmoulins et de Danton. Avec et grâce à eux, il embrasse avec ardeur la cause de la Révolution, et sera l'un des fondateurs du club des Cordeliers.
Il s’engage dans la garde nationale de Paris puis au 2e bataillon des volontaires de Seine-et-Oise où il est élu capitaine. En octobre 1791, il est nommé adjudant-major.
Grâce à ses soutiens politiques, sa carrière militaire est foudroyante et dès le 12 octobre il est adjudant-général en chef de brigade surnuméraire. En juin 1793 chargé de réprimer la révolte "fédéraliste normande", il bat le 14 juillet, sur le plateau de Brecourt dans l’Eure, les troupes peu motivées du Marquis de Pulsaye et du baron Wimpfen. Le 18 août il est nommé général de Brigade.
En 1794, il épouse Angélique, Nicole Pierre , mais aucun enfant ne sera issu de ce mariage.
Après un séjour à Bordeaux comme commandant d’Armes , il se trouve sous les ordres de Bonaparte à Paris à l'occasion de la répression de l'émeute royaliste du 13 Vendémiaire (5 octobre 1795). Il le suit en Italie, où il prend la tête avec succès de l'avant-garde de la division Masséna. Après s'être illustré à Arcole et à Rivoli, il est nommé général de division le 17 avril 1797.
Il dirige ensuite l'armée d'Helvétie le 27 janvier 1798. Le 19 septembre, alors qu'il commande l'armée de Hollande, il vainc les Anglo-Russes à Bergen (au nord-ouest d'Amsterdam) et force le duc d'York, général en chef de l'armée ennemie, à une capitulation humiliante.
Conseiller d’Etat le 25 décembre 1799, il est nommé, le 14 janvier 1800, au commandement de l’armée de l’Ouest où il participe à la pacification de la Vendée puis, en juillet, à l’armée de réserve.
Après la victoire de Marengo, Bonaparte le nomme commandant en chef de l'armée d'Italie. Durant cette campagne, Brune remporte en décembre 1800 la victoire de Monzembano qui contraint l'Autriche à signer la paix.
Le 11 septembre 1802, quelques divergences d’opinions font que Buonaparte éloigne Brune en le nommant ambassadeur de France en Turquie à Constantinople.

Sous l’Empire:

brune Le 18 mai 1804 Napoléon Buonaparte devient Napoléon 1er et nomme les maréchaux d’Empire. Le 19 mai 1804 Brune fait partie de cette première promotion et c’est un maréchal d’Empire qui rentre en France fin décembre 1804.
Le 2 septembre 1805 Brune est général en chef du camp de Boulogne puis le 15 décembre gouverneur des villes hanséatiques (Hambourg, Midem, Lubeck).
Le 28 avril 1807, il commande le corps d’observation de la Grande Armée opérant contre la Prusse. Chargé de conquérir la Poméranie, il prend Stralsund le 25 août après un siège de deux mois puis l'île de Rügen le 7 septembre et force les troupes prusso-suédoises à l’armistice.
Brune est alors au sommet de sa gloire. Cependant, lors de la rédaction de l'acte de capitulation signé avec les représentants du roi de Suède, il est fait état de "l'armée française" au lieu de "l'armée de sa Majesté Impériale et royale". Ce motif futile provoquera la disgrâce du maréchal qui est placé en position de retraite et se retire dans sa propriété de Saint-Just-Sauvage dans la Marne dont il avait fait acquisition le 2 juin 1897.
Après l'abdication de l'Empereur, Brune fait allégeance au nouveau régime et Louis XVIII le gratifie de la croix de Saint-Louis.

Les cent jours:

A son retour de l’île d’Elbe Napoléon traverse le sud de la France. Lors de son passage à Avignon ayant ressenti l'hostilité de la population et se souvenant de Brune pour ses actions lors de la guerre contre les chouans , il le nomme à son retour dans la capitale, le 16 avril 1815, gouverneur de la Provence et commandant la 8e division militaire puis, un jour plus tard, commandant le corps d’observation du Var.
Après 8 ans d'exil et de silence Brune redevient un maréchal d'Empire. Dans l’exercice de ce commandement, le maréchal montra une grande vigueur pour refroidir les ardeurs royalistes des populations méridionales, et les mesures rigoureuses qu’il prit lui attirèrent des haines profondes.
Le 2 juin 1815, pour s’assurer la fidélité de celui qui avait toujours été plus un général de la Révolution qu’un maréchal d’Empire, Napoléon le nomme pair de France, faisant de Brune, ipso facto, un comte d’Empire mais sans lettres patentes, ni armoiries.
brune En poste à Marseille, ce n’est que le 24 juin que Brune reçoit la nouvelle de Waterloo. Après avoir remis son commandement au marquis de Rivière, représentant le gouvernement Royal, Brune décide de rentrer à Paris. Au cours du trajet, le 2 août 1815 à 8 heures, il fait halte au relais de l’hôtel du Palais Royal d'Avignon pour changer de chevaux. Reconnu, il décide, devant l’hostilité de la foule de prendre une chambre dans cet hôtel où il sera assassiné par des émeutiers royalistes ce même jour à 15 heures.
Jeté dans le Rhône par les émeutiers. Son corps, découvert par le jardinier Amédée Pichot, est enterré sur les terres du Baron de Chartrouse, près de Tarascon. Durant deux ans, la maréchale Brune met tout en œuvre pour retrouver le corps de son mari Le 5 décembre 1817, le baron de Chartrouse retrouve le corps enterré sur ses terres et le fait parvenir à la maréchale en son château de Saint-Just-Sauvage.
En 1821, saisie de l'affaire, la cour de Riom ne put ou ne voulut pas poursuivre les vrais coupables et condamna pour la forme et par défaut les avignonnais Trestaillon, qui était mort lors du jugement et Grindon dit "Roquefert" qui ne fut jamais retrouvé, parce que, selon toute apparence, on ne se donna pas la peine de le chercher.
Le maréchal est inhumé le 13 janvier 1822, dans le cimetière de Saint-Just-Sauvage (Marne). Sa veuve Angélique, Nicole née Pierre décédée le 1er janvier 1829 repose à ses côtés.
La ville de Brive à rendu hommage au maréchal en érigeant une statue à son effigie, apposant une plaque souvenir sur sa maison natale et en donnant son nom à une caserne actuellement occupée par le 126e régiment d'infanterie.
Au cimetière de Saint Just Sauvage dans la Marne, avec l’accord de la municipalité, un monument a été élevé par le capitaine Legros et son épouse Margueritte Laumond petite cousine du maréchal à la mémoire des époux Brune.
A Avignon, une plaque commémorative est paradoxalement apposée sur le batiment où a été assassiné le maréchal.

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Texte de Henri Azema.
Présentation et dossier audio par C.Aïcardi.

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