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éditée le 13 mai 2010

Georges, Ernest, Jean-Marie Boulanger

Général

Boulanger29/04/1837
30/09/1891
cocarde

Né à Rennes le 29 avril 1837, Georges Boulanger est le fils d"Ernest Boulanger, un bourgeois breton et d"une aristocrate galloise Mary-Anne Webb Gritfith.
Après des études secondaires à Nantes, il est reçu à l"école Impériale de Saint Cyr en 1854, promotion "De Crimée" et en sort en 1856 pour participer comme lieutenant de "turcos" aux campagnes de Kabylie.

En 1859 à la campagne d'Italie, à Rochebetto, il reçoit une blessure à la poitrine qui lui vaut la Légion d"honneur.
En 1861 il est en Cochinchine, à Traï-Dan, où il est à nouveau blessé d"un coup de lance à la cuisse.
De retour en France en 1864, il épouse une cousine, Lucie Renouard.
Capitaine instructeur à l'Ecole de Saint Cyr en 1866, il est nommé chef de bataillon à la suite d"actes héroïques lors de la guerre de 1870 et est de nouveau blessé à la bataille de Champigny, lors de la défense de Paris.
Promu au grade de colonel, il participe à la répression de la commune de Paris à la tête du 114e régiment d'infanterie de ligne et est encore une fois blessé le 24 mai lors de la prise du Panthéon.
Il est fait commandeur de la Légion d"Honneur le 24 juin 1871.

Mais son avancement est jugé trop rapide par les autorités militaires et en 1872, la commission de révision des grades le rétrograde lieutenant-colonel.
boulanger Il demande sa démission qui lui est refusée et est affecté comme commandant en second du 109e puis du 133e régiment d'infanterie de ligne. En 1874 il retrouve son grade de colonel et commande ce dernier régiment.
Placé sous les ordres du duc d'Aumale, il lui doit d"être nommé général en 1880 et de prendre le commandement de la 14e brigade de cavalerie.
En 1881, c"est le général Boulanger qui représente la France lors des fêtes du Centenaire de l'Indépendance américaine à Yorktown en Virginie.
En 1882, le ministre de la Guerre, le général Billot, le nomme directeur de l"Infanterie. C'est alors qu"il établit des réformes qui le rendent populaire. Deux ans plus tard, il est promu général de division et commande le corps d'occupation de Tunisie.

Le 7 janvier 1886, imposé par Clémenceau, qui était l'un de ses condisciples au lycée de Nantes, il se voit confier le portefeuille de ministre de la Guerre dans le cabinet de Freycinet.
Un de ses premiers actes en accédant à cette fonction est de faire accélérer l'adoption et la mise en fabrication d"une arme révolutionnaire pour l'époque le fusil modèle 1886 dit fusil Lebel.
14 juillet 1886 D'autre part, ses réformes : la réduction du service militaire de cinq à trois ans, l'amélioration de l"ordinaire du soldat, l'autorisation du port de la barbe pour les conscrits ... le rendent particulièrement populaire.
La popularité de Boulanger ne cesse de croître. Il est le point central de la revue du 14 juillet 1886, parcourt la France pour des inaugurations, des discours, dont celui du 17 septembre, à Libourne où il déclare «Nous pouvons enfin renoncer à la triste politique défensive: la France doit désormais suivre hautement la politique offensive». Pour beaucoup , il est le "Général Revanche" qui lavera l'affront de 1870.
A la suite d"un meeting organisé au Cirque d'Hiver par Déroulède, fondateur de la "Ligue des Patriotes", le refrain «C"est Boulange, Boulange, Boulange, c'est Boulanger qu'il nous faut» est crié par dix mille personnes sur les boulevards parisiens.
Cette popularité contraint le gouvernement Goblet qui a succédé à Freycinet de conserver Boulanger comme ministre de la Guerre, mais ses provocation envers l'Allemagne sont jugées dangereuses et le 17 mai 1887, lorsque le gouvernement Goblet chute à son tour et est remplacé par celui de Rouvier, c'est le général Ferron qui est ministre de la guerre.

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Le 8 juillet 1887 le nouveau gouvernement écarte Boulanger de Paris en le nommant commandant du 13e corps d'armée à Clermont Ferrrand.
De même en 1888, lors de l'élection de Sadi Carnot, Boulanger, bien que soutenu par les monarchistes, ne sera toujours pas de ce gouvernement.
Général en activité et inélligible, il faudra attendre le 24 mars 1888 pour que, rayé des cadres de l'armée et cassé de son grade, plus rien ne s'oppose à l'entrée de Boulanger à la chambre des députés où il fera une entrée remarquée le 12 juillet .
Réélu en août dans le Nord, la Somme et la Charente Inférieure, il demissionne à chaque fois dès qu'il est élu; son but était de se présenter aux législatives générales de 1889 dans tous les départements, comme le permettait la loi, et de se faire ainsi plébisciter.
En janvier 1889, Boulanger se présente à Paris en remplacement du député Hude décédé; il enlève ce siège avec brio mais déçoit ses supporters en refusant de prendre l"Elysée.
Ses succès inquiètent cependant ses adversaires qui le jugent encore plus dangereux et s'emploient à le discréditer.
L"un de ses soutiens, "la ligue des patriotes" est poursuivie en vertu d"une loi sur les sociétés secrètes, menacé d"être arrêté Boulanger s'enfuit à Bruxelles. Son immunité parlementaire est levée le 4 avril 1889, il est accusé de complot contre la sureté intérieure de l'Etat et condamné par contumace par la Haute Cour à la déportation dans une enceinte fortifiée.

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Boulanger ne quittera plus la Belgique qui trouve cet exilé plutôt encombrant.


Le 15 juillet 1891, sa maîtresse, madame de Bonnemains décède. Deux mois et demi plus tard, le 30 septembre 1891, Boulanger, très affecté par la perte de sa compagne, se suicide sur sa tombe au cimetière d'Ixelles. Déroulède sera la seule personnalité qui assistera à ses obsèques et déposera une poignée de terre française sur son cercueil. Clémenceau qui pourtant avait facilité son entrée en politique aura à son encontre cette épitaphe cruelle : "Il est mort comme il a vécu, en sous-lieutenant!".



Le phénomène "boulangiste" a été aussi violent que bref (1887-1889). Plébiscité par les électeurs de la France entière, l’ex-général Boulanger, ancien ministre de la Guerre, incarnait l’homme providentiel non seulement pour des mouvances antiparlementaires extrêmes, de gauche comme de droite mais aussi pour de nombreux français revenchards ou simplement ulcérés par la défaite de 1870.




La multiplicité des articles et des caricatures du personnage qui foisonnaient dans la presse naissante de l'époque est étonnante et montre bien l'ampleur des passions qu'il a engendrées.
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Texte, présentation et dossier audio par Claude Aïcardi.

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