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![]() | 1810 - 1861 | ![]() |
Pierre, Joseph, François Bosquet est né dans une famille modeste le 8 novembre 1810 à Mont-de-Marsan, il est le fils de Joseph, François Bosquet et de Marie, Anne Couat.
Brillant élève, il obtient une bourse au lycée de Pau qui lui permet de préparer le concours de Polytechnique où il entre en 1829.
Il appartient à cette promotion de polytechniciens qui, lors de l'insurrection de juillet 1830 connue sous le nom "des trois glorieuses", participent à l'assaut de la caserne de Babylone et mettent fin au règne de Charles X. Cette attitude lui vaut d'être accueilli comme un héros lorsque quelques semaines plus tard il rejoint sa famille à Pau.
Sous-lieutenant à sa sortie de polytechnique en 1831 il fait son application à l'Ecole de l'artillerie de Metz puis, le 8 juin 1834, il embarque pour l'Algérie où il servira jusqu'en 1853.
Affecté comme lieutenant en second au 10e régiment d'artillerie, il est nommé capitaine en 1839 et commande une compagnie de pontonnier au 4e régiment d'artillerie avant d'être détaché auprès du général de Lamoricière en qualité d'officier d'ordonnance en 1840.
En 1841, sur les conseils de Lamoricière, il passe définitivement dans l'infanterie et se fait remarquer le 14 janvier 1841 au combat de Sidi-Lakhdar, où il est blessé d'un coup de feu à la tête, et le 17 juillet 1841 au combat de l'oued-Melah.
Lors de la formation des troupes indigènes mises sur pied en Algérie, il est nommé le 5 juin 1842 chef de bataillon et commande les tirailleurs indigènes d'Oran. A la tête de ce corps, il se distingue le 14 mai 1843 au cours d'une opération contre la tribu dissidente des Flittas.
Lieutenant-colonel en 1845 et affecté au 53e de ligne, il est promu colonel le 8 novembre 1847 et prend le commandement du 16e de ligne.
Le 30 avril 1848, il est appelé au commandement de la subdivision d'Orléansville où il contribue puissamment à réprimer l'insurrection qui éclate dans l'Ouarsenis au mois de mai.
Le 17 août 1848, Pierre Bosquet reçoit ses étoiles de général et va commander successivement les subdivisions de Mostaganem et de Sétif. Il participe à la campagne de grande Kabylie où le 11 mai 1851, combattant à la tête de la colonne expéditionnaire, il est blessé à l'épaule.
Apprécié par Bugeaud et Lamoricière, cité six fois à l'ordre de l'armée, totalisant vingt campagnes glorieuses accomplies sans relache lors de la conquête du territoire, Bosquet est considéré comme l'un des plus brillants généraux d'Afrique. Il est nommé général de division le 10 août 1853.
Sa renommée lui vaut d'être contacté dans la période précédant le coup d'Etat du 2 décembre 1853. Profondément républicain, il ne répond pas à ces avances et demande par écrit sa mise en disponibilité lorsqu'il apprend la nouvelle. Sa lettre est interceptée et Randon, alors gouverneur général de l'Algérie, lui fait accepter de rester à son poste.
De retour en France en fin d'année 1853, après une visite dans le sud-ouest à sa mère, il s'installe au 19 quai Voltaire à Paris où il rencontre Napoléon III. Le général Bosquet est séduit par la personnalité de l'Empereur et conquis par son accueil.
A l'armée d'Orient mise sur pied pour la campagne de Crimée, le général Bosquet, à la tête de la 2e division d'infanterie, en sera le véritable héros.
Le 5 novembre 1854, à la bataille d'Inkerman, l'audacieux mouvement qu'il réalise pour contourner les troupes russes en franchissant avec sa division et son artillerie des hauteurs jugées inaccessibles, va libérer les troupes anglaises de lord Raglan, écrasées par la pression des russes, et mettre ces derniers en déroute.
Bosquet, chaleurement remercié sur le champ de bataille par lord Raglan, est alors l'officier français le plus populaire dans les rangs britanniques, le Parlement anglais lui vote des remerciements pour son secours efficace et le sultan lui adresse les insignes de l'ordre de Medjidié de 1er classe pour la victoire qu'il a remportée.
Le 10 janvier 1855, le général Bosquet commande le 2e corps de l'armée d'Orient où il se distingue à nouveau dans la nuit du 23 au 24 février en enlevant aux russes les travaux de contre-approche qu'ils avaient établis du côté de la baie du petit Carénage, puis le 7 juin lors de l'enlèvement de vive force des redoutes du mamelon vert dont il avait préparé les plans d'attaque et commandé l'exécution.
C'est Bosquet qui, à la demande de Pelissier dressera le plan d'attaque de Malakoff, et c'est Bosquet qui est à la tête du 2e corps le 8 septembre lors de l'assaut. Au plus fort de la bataille, il est blessé par un éclat d'obus qui l'atteint à l'omoplate droite. Se croyant mortellement touché, il remet le commandement de ses troupes au général Dulac et est évacué hors du champ de bataille.
Le général Bosquet bien que gravement touché ne décède pas de sa blessure; soigné, il embarque le 18 octobre 1855 sur le "Christophe Colomb" qui le ramène en France.
Les honneurs qu'il reçoit alors sont la juste reconnaissance de sa valeur de chef et des services qu'il a rendu: