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Fiche éditée le 9 septembre 2010

Marcel BIGEARD

Général

bigeard14 février 1916
18 juin 2010
bigeard

Né le 14 février 1916 à Toul Marcel Bigeard est le fils de Charles, aiguilleur à la compagnie de chemins de fer de l'Est et de Marie-Sophie Ponsot.
Après avoir travaillé pendant six ans comme employé de banque, il est appelé sous les drapeaux en septembre 1936 comme soldat de 2e classe au 23e régiment d'infanterie de forteresse et sera libéré de ses obligations militaires deux ans plus tard avec le grade de caporal-chef.
L'imminence du deuxième conflit mondial occasionne son rappel six mois plus tard, le 22 mars 1939, dans ce même régiment où il est promu au grade de sergent puis son affectation au 79e régiment d'infanterie de forteresse dans le secteur de Hoffen sur la ligne Maginot.

Volontaire pour les corps francs, il prend la tête d'un groupe de combat en Alsace à Trimbach; il est nommé sergent-chef puis adjudant alors qu'il n'a que 24 ans.
Fait prisonnier le 25 juin 1940 et placé en captivité au stalag 12A à Limbourg en Allemagne, il s'en évade après deux tentatives infructueuses le 11 novembre 1941 et rejoint la zone libre.
Le 6 janvier 1942, il épouse à Nice Gaby Grandemange. Son unique enfant, Marie-France, naîtra de cette union le 13 février 1946.
Affecté au Sénégal en février 1942, il est nommé sous-lieutenant en octobre 1943 et fait mouvement avec son régiment qui est dirigé sur Meknès au Maroc.

Recruté comme parachutiste de l'armée française de libération, il suit une formation spécifique avec les commandos britanniques et est parachuté dans l'Ariège le 8 août 1944 pour encadrer la résistance intérieure française. Décoré de la Légion d'honneur et du Distinguished Service Order britannique pour ces actions, il est nommé capitaine en juin 1945.

Affecté au 23e régiment d'infanterie coloniale à Villingen en Allemagne , Bigeard commande la 6e compagnie. Le régiment qui est désigné pour participer au corps expéditionnaire, débarque à Saïgon le 25 octobre 1945 et participe aux opérations de pacification en Cochinchine.
cochinchine Le 1er juillet 1946, Bigeard quitte le 23e RIC et forme à Thuan Chau, au sud-est de Dien Bien Phu, une unité constituée de quatre commandos de 25 volontaires chacun au sein du bataillon autonome thaï du lieutenant-colonel Quilichini. D'octobre 1946 à septembre 1947 il assure le commandement de la 3e compagnie du bataillon autonome qui compte environ 400 hommes puis rentre en France.
De février 1948 à novembre 1950 Bigeard effectue un deuxième séjour en indochine au cours duquel il assurera le commandement d'un groupement du 3e régiment de parachutistes coloniaux où il mettra sur pied le 3e bataillon Thaï comprenant 2530 hommes répartis en cinq compagnies régulières et neuf compagnies de gardes civils et de supplétifs militaires.
Après un bref passage à Vannes, Bigeard se voit confier, en septembre 1951, le commandement du 6e bataillon de parachutistes coloniaux, il est promu chef de bataillon en janvier 1952 et débarque en Indochine pour un troisième séjour à la tête de cette unité.

indochine 1953 Le 16 octobre 1952, le bataillon est parachuté sur Tu Lê et affronte durant huit jours les régiments des divisions Viet Minh 308 et 312. L'unité se distingue à nouveau lors de son parachutage dans la cuvette de Ban Som le 27 décembre 1952, lors de l'opération Hirondelle sur Lang Son le 17 juillet 1953 et lors de l'opération Castor sur Dien Bien Phu le 20 novembre 1953.
Le 31 décembre 1953, Bigeard prend le commandement du GAP n°4 et intervient au moyen Laos, entre Thakhek et Savannakhet, vers lesquels deux divisions Viet Minh se dirigeaient.
Parachuté, le 16 mars 1954, alors que le sort de la bataille de Dien Bien Phu est scellé, le commandant Bigeard est nommé lieutenant-colonel lors des combats et devient l'un des héros de la cuvette en combattant avec son bataillon sur les points d'appuis Eliane 1 et 2, mais surtout en co-dirigeant les troupes d'intervention du camp retranché avec le colonel Langlais.
Le lieutenant-colonel Marcel Bigeard est fait prisonnier le 7 mai 1954 lors de la chute du camp. Libéré quatre mois plus tard il quitte définitivement l'Indochine le 25 septembre 1954.

Le 25 octobre 1955, le lieutenant-colonel Bigeard prend le commandement du 3e bataillon de parachutistes coloniaux dans la région de Constantine en Algérie. Le 21 février 1956, le bataillon, devenu régiment entre temps, réalise la première opération héliportée de l'histoire lors de l'opération 744 en Kabylie.
Le 16 juin 1956, dans les Nementchas, Bigeard, qui donne l'assaut aux rebelles, est grièvement blessé d'une balle au thorax. Rapatrié en métropole, il est décoré le 14 juillet 1956 par le président Coty et reçoit la plaque de grand officier de la Légion d'honneur. De retour en Algérie, il échappe le 5 septembre à un attentat où il est sérieusement blessé.
Au début de l'année 1957, à la bataille d'Alger il est, avec ses parachutistes, l'un des principaux acteurs du retour de la sécurité dans la ville et de la destruction des cellules du FLN.
En mars 1957, dans les massifs au sud de Blida puis en juillet 1957 à Alger, le 3e RCP participe aux opérations qui se traduisent par la neutralisation des nombreux chefs et de combattants du FLN et de responsables d'attentats contre les populations civiles.
l'Algérie Nommé colonel au début de l'année 1958, Bigeard quitte l'Algérie le 1er avril et rejoint Paris où le ministre des Armées, lui demande de créer un centre d'instruction des cadres qui voit le jour fin avril près de Philippeville. Bigeard ne participe pas aux événements du 13 mai 1958, mais ses déclarations à la Presse lui valent son retour en métropole.
De retour en Algérie quatre mois plus tard, il prend le commandement du secteur de Saïda en Oranie le 25 janvier 1959 puis de celui d' Ain-Sefra en décembre 1959.
Passant outre son devoir de réserve, il rédige pendant la semaine des barricades en janvier 1960 une proclamation qui est reprise par la presse et la radio et qui lui coûte son commandement.

De juillet 1960 à janvier 1963, Bigeard prend le commandement du 6e RIAOM à Bouar en République Centrafricaine.
Auditeur libre à l'école supérieure de guerre de juin 1963 à juin 1964, il prend le commandement de la 25ebrigade parachutiste à Pau le 31 août 1964, puis celui de la 20ebrigade parachutiste à Toulouse. Il accède au grade de général de brigade en juillet 1966.
Nommé au poste de commandant supérieur des forces terrestres au Sénégal, il rejoint Dakar le 7 février 1968. En juillet 1970 et est affecté à l'état-major du CEMAT avant de prendre le 7 août 1971 le commandement des forces françaises dans l'océan Indien à Tananarive et d'être promu général de division le 1er décembre de cette même année.
De retour en France en septembre 1973, il est adjoint au gouverneur militaire de Paris avant de recevoir sa quatrième étoile et le commandement de la 4e région militaire à Bordeaux le 1er mars 1974.

secretaire d'etat

En janvier 1975, sur proposition du président Giscard d'Estaing, il est nommé secrétaire d'Etat à la défense d'Yvon Bourges et démissionnera de ce poste en août 1976.
Il se présente aux élections législatives de Meurthe-et-Moselle et est élu député (UDF) de 1978 à 1988. De 1978 à 1981, il occupera également la fonction de président de la commission de défense à l'Assemblée Nationale.

Retiré dans sa maison de Toul où il rédige de nombreux écrits, il décède à son domicile le 18 juin 2010.
Ses funérailles on lieu en la cathédrale de Toul le 21 juin et un hommage national lui est rendu dans la cours d'honneur des Invalides à Paris le 22 juin 2010.


Introduction de l'allocution de Monsieur François Fillon, premier ministre, lors de l'hommage rendu au général Bigeard dans la cours d'honneur des Invalides à Paris:

Toul-1999
"Un soldat de France nous a quittés.
Une grande gueule, une belle gueule, une gueule de France s’en est allée.
C’était un 18 juin, une date qui symbolise les valeurs de courage, d’abnégation et de grandeur auxquelles le général Bigeard a voulu être fidèle tout au long de son existence.
Il a marqué l’histoire de notre armée contemporaine.
De 1939 à 1960, il en a vécu les aventures et les combats.
Il en a connu les passions, les fraternités, les mélancolies aussi.
Il fut au premier rang dans ses victoires, et même à travers les revers et les infortunes, il sut conquérir des "parcelles de gloire"."


obsèques hommages
Texte, présentation et dossier audio par Claude Aïcardi.

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