retour profilsFiche éditée le 3 juin 2011
Jean BESSIERES
Maréchal d'Empire - Duc d'Istrie
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06/08/1768 01/05/1813 |  |
Fils de Mathurin Bessières, chirurgien accoucheur, et d’Antoinette Lemosy, Jean est né à Prayssac, dans le Lot, le 6 août 1768. Il est l’aîné d’une famille de neuf enfants.
Devant succéder à son père, ce dernier lui avait fait donner l’instruction nécessaire pour qu’il puisse embrasser la même profession en le plaçant au collège royal de Cahors puis à Montpellier pour des études de médecine.
Mais son destin est contrarié par des catastrophes climatiques qui ruinent sa famille. De retour à Prayssac, il aide son père en chirurgie puis rédige en 1788 les cahiers de doléances de sa commune.
Sous la Constituante, le Directoire et le Consulat:
Après la révolution, il s’engage dans la garde nationale de Prayssac où il devient capitaine brigadier en 1789, puis est désigné pour servir dans la garde constitutionnelle de Louis XVI le 7 avril 1792. La garde dissoute deux mois plus tard, Bessière est licencié mais reste à Paris où il participe aux évènements du 10 août 1792, lors de la prise des Tuileries, en défendant la famille royale. Cette attitude lui vaut une mise hors la loi et il doit se cacher. Le premier novembre 1792, pour se préserver, il quitte Paris pour le midi où il est employé dans la légion des chasseurs des Pyrénées. Sa compétence reconnue, il est élu lieutenant le 10 mai 1793. Le 8 mai 1794, il contracte un engagement pour le 22e régiment de chasseurs de l’armée des Pyrénées Orientales et est nommé capitaine.
Ainsi commence une carrière militaire qui ne s'arrêtera que le 1er mai 1813 avec la mort du maréchal sur un champ de bataille.
1796-1797:
Le 4 septembre 1796, avec le 22e chasseurs il participe à la campagne d’Italie contre l’armée de l’archiduc d’Autriche et prend le commandement des guides du général en chef Buonaparte avec le grade de chef d’escadrons à titre provisoire.
Le 14 janvier 1797 il se distingue à Rivoli lors de la défaite des troupes du général Alvinczy.
Confirmé dans son grade le 4 mars 1797, il est nommé colonel quelques jours plus tard, le 9 mars, du fait de l'augmentation du corps des guides avec l'apport de nouvelles unités.
Le 21 mars, il est désigné pour porter au Directoire les onze drapeaux pris à l’ennemi lors de cette dernière bataille.
1798-1799:
Le colonel Bessières est à l’armée d’Orient en Egypte où il participe aux combats du Mont Thabor, les 15 et 16 avril 1799, contre les turcs de Abdallah Pacha puis se distingue à Aboukir, le 25 juillet, lors de la défaite des troupes turco-anglaises.
Le 22 août 1799, Bonaparte laisse le commandement des opérations à Kleber et avec quelques fidèles, dont Bessières, il rentre en France.
Lors des journées des 18 et 19 brumaire, Bessières reste constamment aux côtés de Buonaparte alors que Murat mène le nettoyage du conseil des cinq cents. Le 30 novembre 1799 il est nommé commandant de la garde du corps législatif.
1800-1803:
Une nouvelle coalition mène Bessières en Italie pour une nouvelle campagne contre les Autrichiens où le 14 juin 1800 il fait encore preuve de ses qualités lors de la bataille de Marengo. En récompense, il est nommé le 18 juillet général de brigade et prend le commandement en second de la garde des consuls avant d’assurer cette responsabilité à part entière le 20 novembre 1801.
Durant cette période de paix Bessières, qui a trente trois ans, épouse le 27 octobre 1801 au château de Carrussel à Ferussac dans le Lot, Marie-Jeanne, Magdeleine Lapeyrière. Un enfant prénommé Napoléon naîtra de cette union le 2 août 1802.
Le 13 septembre 1802 Bessières est nommé général de division.
Le 1er août 1803, pour conforter son rang et sa situation de famille, il se rend acquéreur du château de Grignon dans les Yvelines.
Sous l’Empire:
- Le 18 mai 1804 Napoléon Buonaparte devient Napoléon 1er.
- Le 19 mai 1804, Bessières est fait maréchal d’Empire et le lendemain, 20 juillet, colonel-général commandant la cavalerie de la garde Impériale et Grand-aigle de la Légion d’honneur.
- En juillet 1805 une troisième coalition est formée. A la Grande Armée, le maréchal Bessières, à la tête de la garde Impériale, est de tous les combat: Austerlitz le 2 décembre 1805, Iéna le 14 octobre 1806, et Eylau le 8 février 1807 où la cavalerie de la garde commandée par Bessières sauve l’armée française. Le 12 janvier 1807 il commande la garde Impériale de Pologne.
- Le 7 septembre 1808, Bessières reçoit le commandement du 2e corps d’armée d’Espagne en Salamanque. Il est vainqueur à Medina del Orio le 14 juillet 1808.
- En 1809, une cinquième coalition le ramène à la Grande Armée à la tête de la cavalerie de la garde et d’un corps de réserve. Il combat à Landshut le 21 avril à Ebersberg le 3 mai, Essling le 21 mai et à Wagram le 5 juillet 1809.
Durant cette campagne il est fait duc d’Istrie le 28 mai 1809.
- Le 11 septembre 1809 il remplace Bernadotte en tant que commandant en chef de l'armée du nord.
- Le 19 janvier 1810 il reprend le commandement de la garde Impériale à Paris, puis en janvier 1811 retourne dans la péninsule Ibérique, pour une campagne de courte durée, comme commandant en chef de l’armée du nord de l’Espagne.
- En mai 1812, rappelé pour la campagne de Russie, il commande la cavalerie de la garde. Il se distingue particulièrement le 24 octobre 1812 à Maloiaroslavetz en sauvant le quartier général de l’Empereur attaqué par les cosaques de l’etmann Platov.
- Début 1813, lors de la campagne de Saxe, il commande toute la cavalerie de l’armée. Le 1er mai 1813, dès les premiers engagements sur les hauteurs de Rippach, il reçoit un boulet en pleine poitrine et trouve la mort.
Son corps embaumé, est transporté en France et arrive le 20 mai aux invalides où il repose sous la sixième arcade du tombeau des gouverneurs.
Le maréchal Bessières qui entretenait avec Napoléon de bonnes relations dans un climat de confiance réciproque, aura participé à toutes les campagnes de Bonaparte depuis les pyramides, le soleil d'Austerlitz, les neiges de la Russie, la tragédie espagnole, jusqu'à cette dernière campagne d'Allemagne à la veille de la bataille de Lützen.
Napoléon dira de lui dans le mémorial de Sainte Hélène:
"Il vécut comme Bayard, il mourut comme Turenne"
Le village de Preyssac à rendu hommage par trois fois à l’enfant du pays :
- En 1847 – Elévation d’une statue sur la place du village,
- En 1913 - Pour la célébration du centenaire de sa mort,
- En 1968 – Pour le retour de son cœur dans l’église lors du bicentenaire de sa naissance.
Texte de Henri Azema.
Présentation et dossier audio par C.Aïcardi
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