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édité le 30 septembre


Pierre BERTHEZENE

Général - Baron de l'Empire



berthezene 1775 - 1847Armes


Pierre Berthezène est né le 24 mars 1775 à Vendargues (Hérault). Il est le fils de Jacques Berthezène (1744- 1800) maître-traceur en carrière et de Marguerite Causse son épouse.
berthezene Ses parents le destine à la prêtrise et il employé comme clerc dans la paroisse de Vendargues ou le curé lui donne des cours pour le préparer à l'entrée au séminaire de Montpellier.
Le 15 septembre 1793, il interrompt volontairement ses études et s'enrôle comme simple soldat dans le 5e bataillon des volontaires de l'Hérault où il obtient le même mois les grades successifs de caporal, sergent et sergent-major.

Les guerres de la révolution:

Initialement à l'armée des Pyrennées orientales pour défendre le territoire menacé par les espagnols, il rejoint avec sa brigade les troupes assiégeant Toulon où un acte de bravoure lui vaut d'être élu lieutenant par ses camarades le 17 novembre 1794.
Berthezène se retrouve avec son corps à l'armée d'Italie et à San-Giuliano, le 23 juin 1799, un nouvel acte de bravoure le fait nommer capitaine sur le champ de bataille.
Affecté au 72e régiment de ligne, il participe activement aux combats de Sette-Pani, de Ronchi-di-Moglia, de Pouzolle sur le Mincio, et est nommé chef de bataillon le 20 juillet 1800.

Le Consulat et l'Empire:

Gravement blessé à la jambe gauche au combat du Mincio, Berthezène est employé au camp de Saint-Omer et reçoit la Légion d'honneur lors de la grande promotion de 1804 au camp de Boulogne. Nommé major le 10 juillet 1806, il rejoint le 65e régiment de ligne à l'armée du Nord.
Le 10 février 1807, il est colonel du 10e régiment d'infanterie légère et s'illustre particulièrement à la tête du régiment au combat d'Heilsberg. Il est fait officier de la Légion d'honneur le 11 juillet 1807 et baron de l'Empire le 19 mars 1808.
Après la paix de Tilsit, Berthezène occupe l¨île de Rügen sur la Baltique. La 5e coalition rappelle les troupes françaises sur le Danube que rejoint le 10e léger à marches forcées. Le lendemain des combats de Tann et d'Eckmühl (19 et 22 avril 1809), le colonel Berthezène est fait commandeur de la Légion d'honneur pour la part importante qu'a pris son régiment lors de ces batailles.
Blessé à Eckmühl et à peine rétabli, Berthezène participe le 6 juin 1809 à la bataille de Wagram où il reçoit deux autres blessures.
berthezene Promu général de brigade le 6 août 1811, Berthezène reçoit le commandement de l'île de Walcharen, puis est afffecté le 6 décembre aux grenadiers de la garde impériale avec le titre d'adjudant-général et le commandement de trois régiments de la jeune Garde.
C'est avec cette troupe qu'il participe en 1812 à la campagne de Russie ou il se fait particulièrement remarquer à la Moscova et sur la Bérézina.
En 1813, il commande la vieille garde et ses succès lors des batailles de Lützen (2 mai) et Bautzen (21 mai) seront récompensés le 4 août par la couronne de fer et sa nomination au grade de général de division.
Il commande alors, sous les ordres du maréchal Gouvion Saint-Cyr, la 44e division d'infanterie qui sera à l'avant garde du 14e corps pendant toute la campagne.
A la tête d'une division du 4e corps, il contribue à la victoire de Dresde les 26, 27 et 28 août. Le manque de vivres et de munitions forcera les français à capituler le 11 novembre et ils seront internés en Hongrie par violation du traité signé par les coalisés.

Première restauration et Cent Jours:

De retour en France en juin 1814, Berthezène est reintégré dans l'armée, reçoit la croix de Saint-Louis le 19 juillet et est attaché au ministère de la guerre. Il sera cependant l'un des premiers à rejoindre l'Empereur lors de son retour de l'île d'Elbe.
Il va participer activement aux opérations des Cent Jours, notamment à la bataille de Fleurus, à Namur et jusqu'au licenciement de sa division derrière la Loire.

Seconde restauration

Exilé en Belgique, son absence de France sera de courte durée et il est rappelé par le maréchal Gouvion Saint-Cyr qui lui confie, le 30 décembre 1818, l'inspection générale d'infanterie. En 1820, le général Berthezène est remis en activité.

L'Algérie:

Le 25 mai 1830 la flotte française quitte Toulon pour l'expédition d'Algérie. Berthezène y commande la 1ère division du corps expéditionnaire placé aux ordres du général de Bourmont.
berthezene Le 14 juin, Berthezène est le premier débarqué à sidi-Feruch. Il s'empare de la position défendue par les turcs et dans la foulée se rend maître du camp de Staoueli et de la position de Bouzareah.
Après la prise d'Alger le général de Bourmont demandera la paierie pour le général Berthezène; cette demande sera renouvelée par le général Clauzel qui succède à de Bourmont mais Berthezène n'entrera à la chambre des pairs que deux ans plus tard, le 11 octobre 1832.
Malade, Berhezène est de retour en France en novembre 1830, il est fait Grand-croix de la Légion d'honneur le 27 décembre et retrouve rapidement l'Algérie le 31 janvier 1831, remplaçant Clauzel au commandement en chef de l'armée d'Afrique.
Il ne restera à ce poste que dix mois. Intrigues et calomnies relayées et amplifiées par la presse française le feront relever par le général Savary, duc de Rovigo le 6 décembre 1831.
Le général Berthezène ne démérita pourtant pas dans ce dernier commandement:
Jusqu'au mois de juillet, bien que convaincu que la faiblesse des effectifs dont il disposait rendait inutile toute campagne loin d'Alger, il multiplie les tournées et expéditions pour faire face aux soulèvement des tribus de la Mitidja puis de l'Atlas. La dernière campagne dans la région de Médéa est un échec et engendre une rébellion qui sera matée par les troupes françaises pourtant très inférieures en nombre.
De juillet à décembre, la paix revenue, Berthezène tente d’élaborer une politique indigène, et choisit le marabout de Koléa comme Agha pour administrer les tribus en promettant de ne plus faire rétablir l'ordre par les français si ces dernières ne commettaient plus d'exactions. Malgré les critiques et les calomnies l'essai s'avère positif.
Parallelement Berthezène organise l'administration civile du pays en instituant un service de l’Enregistrement et un droit d’enregistrement, afin de lutter contre les nombreuses ventes immobilières frauduleuses, il rétablit l’ordre des finances publiques en restreignant les dépenses au strict nécessaire tout en investissant les crédits dont il dispose pour hâter la remise en état du port d’Alger, la construction d’un hôpital et d’un abattoir hors de la ville et de différentes casernes.
De même, lorsque la colonisation du pays est décidée, il s'occupe des conditions d'octroi des concessions, du choix des cultures adaptables au pays (vigne, oliviers...), de la protection des centres de regroupement créés.
Lorsqu'ils apprendront son départ, de nombreux notables musulmans demanderont son maintien en Algérie en faisant part aux autorités françaises de leur satisfaction pour la manière " noble et loyale " avec laquelle ils avaient été traités par le général.

Les dernières années:

De retour en France Berthezène refuse le commandement de la 8e division militaire de Marseille qu'on lui proposait en "compensation" de son départ d'Algérie. Il est élevé à la dignité de pair de France le 11 octobre 1832, partage son temps entre Vendargues et Paris où participe aux séances de la haute chambre dans la mesure ou son état de santé le lui permet.
Bien qu'atteint par la limite d'âge en 1840 il est maintenu en activité pour avoir commandé en chef devant l'ennemi mais n'aura en fait plus aucune activité militaire.
Son état de santé se dégradant le général Berhezène se retire dans son village natal de Vendargues où il décède le 9 octobre 1847, d’une fièvre pleurétique.
Le 11 octobre, un premier service funèbre est célébré à Montpellier dans la chapelle des pénitents bleus en présence d’officiers généraux, de détachements des troupes de la garnison et de très nombreux citoyens de Montpellier et de Vendargues.
Une seconde cérémonie se déroule ensuite en l’église de Saint-Denis, puis le corps est ramené à Vendargues où le général est inhumé.
Le nom de Berthezène est gravé sur le pilier Sud, colonne 27, de l'Arc de Triomphe de l'Etoile.

berthezeneberthezene

Pierre Berthezène avait épousé le 3 juillet 1818 Zulima, Jenny Aures née à Lyon le 6 juin 1794. Deux enfants naîtront de cette union: Constance, née en 1818, décédée de maladie alors que le général prenait le commandement de l'armée d'Afrique, et Emile né en 1822.
Son épouse décède le 24 octobre 1858 et repose à ses côtés au cimetière de Vendargues.



Biographie réalisée par Claude Aïcardi.

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