26/01/1763 08/03/1844 |
Né rue du Tran à Pau le 26 janvier 1763, il est le fils d’une famille honorable mais pauvre. Son père, Henri Bernadotte, est procureur au
sénéchal de Pau, sa mère Jeanne de Saint-Jean est de petite noblesse et bien que cette petitesse soit contestée, elle facilitera plus tard son
accession au trône de Suède.
Enfant, Bernadotte est plutôt bagarreur et débrouillard. Près de la rue du Tran où il nait se trouve un relais de poste où il passe la
moitié de son temps. A quinze ans, après une scolarité acceptable sans plus, il est placé comme clerc auprès du procureur du parlement de Navarre.
Après deux années passées à acquérir des rudiments de droit il se rend compte qu’il n’est pas fait pour le juridisme et s’engage le 3 septembre
1780 au régiment de Brassac qu’il quitte après une maladie pour une longue convalescence.
Le 11 mai 1788 après cette interruption de service, il s’engage au "Régiment Royal La Marine". Ce sera le début de sa carrière militaire.
Durant une dizaine d’années dans les grades de simple caporal, sergent, sergent fourrier, sergent major puis, le 11 mai 1790, adjudant sous-
officier il acquiert une solide connaissance de ce qu’est l’armée chez les sans grade.
En garnison à Ajaccio puis à Marseille en 1790, l’adjudant Bernadotte sauve son chef de corps le colonel Marquis d’Ambert en s’interposant sabre
dressé pour calmer la foule qui, suite à un procès, voulait le lyncher. Cette action remarquée est le départ de sa fulgurante carrière et le
soldat du roi devient le 6 novembre 1791 officier de la République avec le grade de Lieutenant.
Dès lors tout s’accélère; capitaine en 1793, chef de bataillon le 13 février 1794 élu par ses hommes et non nommé, puis général de brigade le 4
avril 1794 date à laquelle il prend le commandement de la 71e demi-brigade, avant de prendre avec le grade de général de division
l’armée de Sambre et Meuse le 22 octobre 1794.
Le 4 février 1797 à la demande de Buonaparte, il est envoyé en Italie avec sa division par le directoire; ce sera le début des relations
directes entre les deux hommes.
A l’Armée d’Italie, il assure le commandement de la 4e puis 3e division, avant de remplir
pendant deux mois les fonctions d’Ambassadeur de France à Vienne en avril 1798. C’est durant cette période qu’il rencontre le chargé d’affaire
suédois Silfverstrope, et s'en fait un ami. Cette rencontre favorisera plus tard son accession au trône de Suède.
A son retour de Vienne, peu sûr de son avenir, il se fait mettre en congé. Retiré à Marseille il fait la connaissance de Joseph Buonaparte qui
vient de se marier avec Julie Clary.
Bernadotte s'éprend et fait une cour effrénée à la soeur de cette dernière, Désidére Clary, l’ancienne fiancée de Napoléon qu'il épouse trois
mois plus tard, le 18 août 1798 à Sceaux. Un an après ce mariage, le 7 avril 1799, un fils prénommé Oscar nait, ce sera le seul fils du
couple.
Deux mois après la noce, Désirée étant enceinte Bernadotte est nommé à l’armée de Mayence qui n'aura en charge que de rares actions militaires.
A cette période, il devient docteur honoris causa de l’université d’Heidelberg. Mais Bernadotte s’ennuie, aussi accepte-il le poste de ministre
de la guerre le 2 juillet 1799.
Plus soldat que diplomate, toujours bouillonnant d'activité, bousculant les règles établies, son rôle ministériel ne durera que deux mois et demi.
Non soutenu par le Directoire, il est au cours d'une journée dite "des dupes" licencié avec les honneurs, en étant relevé de ses fonctions pour
être nommé fin 1799 Conseiller d'Etat.
En retrait, il refuse de prendre part au coup d’état du 18 brumaire, mais quelque temps plus tard, le 24 janvier 1800, il est renommé par le
premier consul au Conseil d’état où il est chargé par Buonaparte de préparer une loi sur le recrutement de l’armée.
Le 18 avril 1800 le général Bernadotte est nommé commandant en chef de l’armée de l’Ouest.
C’est la période napoléonienne : Bernadotte est nommé Maréchal d’Empire le 19 mai 1804.
Après les victoires d’Austerlitz et de Ulm, l’Empereur qui lui confère le 5 juin 1806 le titre de Prince de Ponto Corvo.
Bernadotte est de toutes les campagnes de la Grande Armée et, bien qu’ayant de nombreuses divergences de vues avec l’Empereur, il se comporte
loyalement dans toutes les batailles en Allemagne, en Prusse et en Pologne où après une blessure par balle à la tête reçu à Spauden il quitte
le commandement du 1er corps d’armée le 10 juin 1807.
En mars 1809, il reprend du service et commande l’armée Saxonne, puis le 9e corps de la Grande Armée. Il quitte ce commandement
suite à son échec à Wagram et se retire à Paris le 30 juillet 1809.
Nommé à l’Armée réunie sur l’Escaut le 12 août, il cessera ses fonctions sur ordre de l’Empereur, le 24 septembre 1809.
Une opportunité et des intrigues de cour menée par les Suédois Mörner, Fersen et le français Fournier propulsent Bernadotte vers le trône de
Suède. Bien qu’en disgrâce, il reçoit le soutient de Napoléon 1er et est adopté par le roi Charles XIII, qui est sans héritier.
Le 20 octobre 1810 Bernadotte abjure la religion catholique; il est présenté aux états le 5 novembre 1810 et prend le nom de prince héritier
Charles-Henri.
En 1812 les troupes françaises envahissent le territoire suédois. Les rapports de Bernadotte avec Napoléon qui ont toujours été empreints d’un
peu de jalousie, de haine et d’admiration prennent une tournure définitive lorsque, prince héritier de Suède, il prend le parti des Alliés et
rompt avec l’Empereur.
Nommé généralissime de l’armée du nord il combat et vainc Oudinot à Gross-Beeren le 20 août 1813, puis Ney à Dennevitz le 6 septembre 1813.
Après le congrès de Vienne, il est favorable au retour des Bourbons en France.
En 1814, rentré en Suède, il repart en campagne et se rend maître de la Norvège en 15 jours.