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Fiche éditée le 12 octobre 2011


Achille BARAGUEY d'HILLIERS
Comte, Maréchal de France

baraguey6 septembre 1795
6 juin 1878
baraguey

Achille Baraguey d'Hilliers est né le 6 septembre 1795 à Paris. Il est le fils de Louis Baraguey d'Hilliers, issu d'une famille bourgeoise de Rouen, général de division, colonel général des dragons, comte de l'Empire, et de Marie-Ève Zittier née dans une famille aisée de Mayence et qui avait épousé en premières noces, Pierre-Joseph Daniels, docteur en médecine, dont elle était divorcée.

Il n'a que onze ans lorsqu'il s'engage au 9e régiment de dragons en 1806. L'année suivante, il est admis au prytanée militaire de la Flèche, qu'il quitte en 1912 avec le grade de sous-lieutenant pour être affecté au 2e régiment de chasseurs à cheval.
Promu lieutenant le 1er août 1813, il est nommé aide de camp du maréchal Marmont lors de la campagne d'Allemagne. Quelques mois plus tard, le 18 octobre 1813, il a le poignet gauche emporté par un boulet de canon à Leipzig.
baraguey Capitaine le 26 février 1814, Baraguey d'Hilliers reste aide de camp de Marmont, puis est placé au 6e régiment de chasseurs à cheval. Il démissionne le 8 juin 1815, est réintégré le 8 juillet au même régiment, passe le 10 octobre au 2e régiment de grenadiers à cheval de la garde royale, où il demeure jusqu'en 1820.
Le titre de comte héréditaire, dont il avait reçu l'investiture à la mort de son père décédé en janvier 1813, lui est confirmé par lettres patentes le 28 décembre 1816.
Chef d'escadron en 1818, son handicap ne lui permet pas de monter à cheval et le contraint à passer dans l'infanterie en 1820. Après un séjour en qualité de chef de bataillon dans la légion du Cher, il est affecté au 9ème régiment de ligne et prend part à la campagne d'Espagne de 1823 à 1825.
Major au 2e régiment d'infanterie de la garde royale de 1825 à 1827, il est lieutenant-colonel au 2e régiment d'infanterie de ligne de 1827 à 1830 puis, de 1830 à 1833, colonel au 1er régiment d'infanterie légère qu'il commande lors de la prise d'Alger.

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De retour en France, il commande en second l'École militaire de Saint-Cyr de 1833 à 1836. Nommé maréchal de camp le 22 novembre 1836, il sera à la tête de cette Ecole jusqu'en 1841. Bien qu'apprécié pour son impartialité, il s'y fait une réputation légendaire de sévérité et de dureté qui est à l'origine d'une tradition toujours en vigueur à Saint-Cyr : A l'issue de chaque promotion, le buste du maréchal disparait de son emplacement habituel pour réapparaître dans le bureau de l'officier supérieur jugé le plus sévère par les élèves officiers!
Affecté en Algérie où il commande la province d'Alger, il se montre très dur avec les troupes, fatiguant abusivement ses soldat par des marches incessantes et parfois inutiles et est redouté par les arabes. Promu lieutenant général le 6 août 1843, il est renvoyé en France où il assure l'inspection du 21e arrondissement d'infanterie avant de se voir confier, le 4 mars 1848, la 6e division militaire à Besançon puis la 2e division de l'armée des Alpes le 10 avril suivant.
Elu député du Doubs à l'Assemblée constituante il se rallie au Prince-Président dès sa désignation. Député du Doubs à l'Assemblée législative le 13 mai 1849, puis mis le 4 novembre à la tête du corps expéditionnaire de la Méditerrannée, il ne prendra pas ce commandement pour assurer avec éclat une mission d'envoyé extraordinaire et ministre plénipotentiaire de la République auprès du pape.
baraguey A l'issue de sa mission il prend, le 9 janvier 1851, le commandement des troupes de la 1ère division militaire et démissionne de ce poste le 10 juillet afin d'éviter tout rôle dans le coup d'État du 2 décembre auquel il est cependant favorable; il entre au Sénat le 26 janvier 1852 et en devient l'un des vice-présidents, fonction qu'il occupera jusqu'en 1870.

En 1853, il est chargé d'une ambassade extraordinaire auprès de l'Empire Ottoman. Cette mission sera un échec mettant à mal les relations diplomatiques de la France avec ce pays et avec l'Angleterre. Rappelé en France, il reçoit, lors de la guerre de Crimée, le commandement du corps expéditionnaire de la Baltique et s'empare de la forteresse de Bamarsund dans l'île d'Aland le 16 août 1854, bloquant ainsi la flotte du Tsar à Cronstadt. A la suite de cette modeste victoire il se voit attribuer le bâton de maréchal, le 28 août 1854.
A la tête du 1er corps de l'armée du nord à Boulogne en mars 1855, il commande cette armée d'octobre 1855 à 1856.
Commandant supérieur des divisions de l'ouest dont dépendent les divisions de Tours, Rennes, Nantes, Limoges et Bourges, le maréchal installe son état-major dans l'ancien couvent des Minimes à Tours.
baraguey En 1859, il a sous ses ordres le 1er corps de l'armée d'Italie. A Melegnano, il bat les Autrichiens malgré son attaque prématurée qui cause de lourdes pertes à ses divisions. A Solférino, son action est déterminente et permet de remporter la victoire.
En août 1859, il reprend son commandement précédent à Tours, qu'il conservera jusqu'en 1870, en dehors d'un court intermède à la tête des troupes réunies au camp de Châlons en 1863.

Placé le 19 juillet 1870 à la tête des troupe de Paris par Napoléon III avec pour mission de maintenir l'ordre, le maréchal démissionne le 13 août et cesse d'exercer son commandement.
De septembre 1871 à mai 1872 il préside, de très malheureuse manière, la commission d'enquête des capitulations où son action sera vivement critiquée par ses pairs de l'Empire.
Homme énergique et impulsif, caractère difficile, aussi dur aux autres qu'avec lui-même, constatant qu'il s'était oublié durant son sommeil et n'admettant pas qu'un maréchal de France pût ainsi déchoir, il se suicide le 6 juin 1878 alors qu'il est en cure à Amélie-les-Bains.
Ses restes reposent aux Invalides sous la quatrième arcade du tombeau des gouverneurs.

Le maréchal Baraguey d'Hilliers qui était demeuré célibataire n'a pas eu d'héritier. Il subsite une descendance en ligne féminine de sa soeur, Clémentine Baraguey d'Hilliers (1800-1892) qui avait épousé en 1819 Charles-Marie Denys de Damrémont, gouverneur général de l'Algérie tué d'un boulet de canon lors du siège de Constantine; et sa demi-soeur, Élisabeth-Augustine Daniels (1790-1868), qui avait épousé Maximilien-Sébastien Foys, général de division, l'un des orateurs les plus populaires du parti libéral sous la Restauration.


Texte, présentation et dossier audio par C.Aïcardi

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