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Issu d'une famille modeste, son père Pierre était domestique et sa mère Marie-Josèphe née Kieslin, d'origine
bavaroise, marchande de fruits au faubourg Saint Marceau, Augereau est né le 21 octobre 1757 rue Mouffetard
à Paris. Il grandit dans la rue, sans aucune éducation, et connait une jeunesse orageuse.
A l'âge de 17 ans, il s'engage au régiment de Clare Irlandais où il se fait remarquer comme duelliste. Ayant
tiré l'épée contre un officier, il s'enfuit et devient soldat de Prusse.
En 1777, il fait campagne contre les autrichiens qu'il sert ensuite jusqu'en 1786 dans le régiment de Bourgogne
- cavalerie. En 1786, il est envoyé à Naples sous les ordres du baron de Salis en tant qu'instructeur à l'armée
de Naples.
En 1787, il rentre en France où il a une rapide ascension. Il sert tout d'abord dans la Garde Nationale de Paris,
puis dans un bataillon de volontaires en 1790 et le 7 septembre 1792 dans la Légion germanique comme adjudant-
major. Le 28 juin 1793, il est capitaine au 11e Hussards.
Début septembre 1793, le lieutenant colonel Augereau est aide de camp du général Rossignol à l'Armée des Côtes de la
Rochelle. Le 27 septembre de la même année il est promu général de division et prend le commandement de l'armée
des Pyrénées Orientales.
En 1795 il est à l'armée d'Italie, il commande la 1èredivision en mars 1796, se fait remarquer par
Bonaparte au château de Ceva, et s'illlustre par sa bravoure le 10 mai à Lodi puis à Arcole.
Nommé à la tête de la 2e division le 29 avril, il renverse grâce à son intervention le sort de la
bataille de Castiglione le 3 août 1796.
Nommé gouverneur du Véronais et du territoire de Venise, il exerce cette fonction jusqu'au 17 mai 1797.
De retour en France, il est le 8 août à la 17e division militaire de Paris et prend part
au coup d'état du 18 fructidor (4 septembre). Il est successsivement général en chef des armées de Sambre et
Meuse le 13 septembre, commandant en chef l'armée d'Allemagne le 7 octobre et commandant l'armée du Rhin le 9
décembre.
Le 29 janvier 1798, le général Augereau commande le 10e division militaire à Perpignan.
Elu le 16 avril 1799 député de Haute-Garonne au Conseil des Cinq-Cents, il prend, après le 18 brumaire, la
tête de l'armée du Rhin le 28 décembre.
Les commandements se succèdent: l'armée de Batavie en Allemagne en 1800, avec la même armée à La Haye en avril
1801, le camp de Bayonne en août 1803, celui de Brest en janvier 1804.
Le 19 mai 1804 par décret impérial le général Augereau est élevé à la dignité de maréchal.
A la Grande Armée de 1805 à 1807, il commande le 7e corps en Prusse, en Pologne, de nouveau en
Prusse et s'illuste le 14 octobre 1806 à Iéna en écrasant le corps de Ruchel venu au secours de l'armée
prusienne. Blessé à un bras à Eylau, il rentre en France le 22 février 1807.
Le 19 mars 1808, il reçoit le titre de duc de Castiglione.
Au 8e corps d'armée d'Allemagne en mars 1809, il dirige le 7e corps d'armée
en Espagne en juin puis, alors qu'il commande en chef l'armée de Catalogne il est rappelé en France le 24
avril 1810.
En 1812, le maréchal commande le 11e corps de la Grande Armée, il est "Commandant de Berlin" en
janvier 1813, gouverneur de Francfort le 8 avril et commandant du corps d'observation de Mayence le 3 juin.
Affecté à l'armée de Lyon en janvier 1814, il reçoit l'ordre de couper les lignes de communication de l'armée
de bohème, mais fatigué par tant de combats, il abandonne Lyon aux alliés avant de faire arborer la cocarde
blanche des Bourbons à ses troupes le 16 avril 1814.
Le 21 juin, Augereau est gouverneur de Lyon puis passe à la 14e division à Caen le 26 novembre 1814.
A près de soixante ans, l'intrépide soldat, devenu notable, veut à présent jouir de la fortune qu'il a accumulée
au cours de ses campagnes. Il se rallie néanmoins à l'Empereur lors des Cent Jours mais il est malgré tout rayé
de la liste des maréchaux le 10 avril 1815.
Mis en disponibilité sans traitement par le Roi, la carrière militaire de celui qui était surnommé
"Le Brigand",
s'arrête le 27 décembre 1815.
Il se retire dans ses terres de Houssaye et décède peu après, le 12 juin 1816.
Le maréchal Augereau n'a pas eu de descendance. Marié en 1788 à une demoiselle d'origine grecque, Gabrielle
Grach, la maréchale était une créature douce et gaie mais toujours malade. Son robuste époux veillait sur elle
avec tendresse et a été très affecté par sa disparition en 1806.
Il épouse en 1809 une très jeune fille, Adélaïde, Joséphine Bourlon de Chavanges. Peu après le décès du maréchal,
la jeune veuve se remarie au comte de Sainte-Aldegonde.
Etrangement, en 1854, lors de la suppression du vieux cimetière de Houssaye, la dépouille du maréchal inhumée
tout d'abord dans ce village, sera transportée au Père Lachaise dans le caveau du second mari de sa veuve.