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LE HEAUME DES CHARS
(par le Lt colonel (H) Claude Aïcardi
C'est le général Estienne lui-même qui, en septembre 1917, souhaita la création d'un insigne symbolisant
l'Artillerie d'Assaut pour le faire broder sur les fanions dont il venait de fixer les formes et les couleurs.
Il chargea un officier du nom de Rebaud de réaliser un dessin alliant les canons croisés, symbole traditionnel de
l'artillerie, avec le heaume des chevaliers d'autrefois qui "fondaient sur l'ennemi, le taillaient en pièces, et
permettaient aux archers d'occuper le terrain". Deux jours plus tard, le dessinateur soumit au général un avant projet
qu'il se proposait d'améliorer par la suite. Mais le général pressé l'adopta tel quel et le rendit officiel par un
ordre du jour en date du 31 septembre 1917.
Les héraldistes ont fixé des règles très précises qui par la position et les détails du heaume permettent de
reconnaitre le titre de noblesse de son propriétaire. Modestement, Rebaud avait choisi tout au bas de la hiérarchie
nobiliaire le heaume de profil, sans panache et à visière abaissée qui caractérise l'anobli de fraiche date.
Le heaume des chars a d'abord été brodé sur la manche gauche des capotes et vareuses (fig.1), puis il a été estampé
en métal argenté pour être porté sur le béret ou sur la poitrine (fig.2). Il a été tiré en deux versions comme insigne de
casque, en relief sur une rondache de 65 mm de diamètre avant 1935 (fig.3), de 50 mm ensuite (fig.4). On le retrouve
sur l'insigne de casque de l'Ecole Militaire d'Infanterie et des Chars de Combat ou il jouxte la grenade pour l'infanterie
métropolitaine et l'ancre pour l'infanterie coloniale (fig.5).
L'insigne lui-même a été porté sur le béret jusqu'en 1961 et, après une éclipse de dix ans, il a reparu en 1972 comme
attribut réglementaire des pattes d'épaule des régiments de chars de combat (fig.6).
Le heaume sur les canons
croisés est aussi l'attribut des boutons réglementaires des chars de combat. Il a également été repris dans la
composition de plusieurs insignes.
Fig.1
 | Fig.2
 | Fig.3
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Fig.4
 | Fig.5
 | Fig.6
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