Le 9e régiment de chasseurs d'Afrique est créé le 1erjuillet 1941 à Mascara par la réunion
des 5e et 6e escadrons des 3 et 5e régiments de chasseurs d'Afrique.
Doté de véhicules tous terrains, il ne dispose d'aucun blindé et est subordonné à la 2e Brigade de Cavalerie
d'Afrique (Division territoriale d'Oran).
Il reçoit le 23 septembre 1942 la garde de l'étendard du 9e régiment de chasseurs à cheval.
Les 9 au 10 novembre 1942, il fait preuve de sa capacité opérationnelle en contenant à Saint-Lucien les troupes
anglo-américaines qui avaient débarqué dans la région d'Oran.
Le 17 novembre 1942, un groupe d'escadrons (le 1er et le 3e) de marche est mis sur pied. Ce
détachement participe à la campagne de Tunisie au sein de la Brigade Légère Mécanisée du colonel du Vigier.
Il prend part aux batailles de Pichon, Kef-el-Ahmar, Fondouk-el-Orbi.
Le 7 mars 1943, il embarque à Ouenza et rentre à Mascara.
Le 20 février 1943, un peloton auto-canon du 4e escadron rejoint à son tour la Tunisie. Mis à la
disposition du groupement de la Garenne, il opère dans la région de Gafsa dès le 17 mars. Il rejoint ensuite le
groupement blindé français du Général le Courtieux de Caumont et s'illustre à Allaoui, Pont-du-Fahs et Zaghouan.
Ce peloton rejoint Mascara le 28 mai 1943 après avoir participé au défilé de la victoire à Tunis le 17 mai 1943.
En juin 1943, rééquipé avec du matériel américain, le 9e R.C.A. est l'un des régiments de Tanks
Destroyer de la 1ère Division Blindée de l'armée B du général de Lattre de Tassigny.
Ses escadrons, versés dans des Command-Combats différents, débarquent en Provence le 16 août 1944; le 2e
escadron à la Nartelle avec le C.C.1 du général Sudre, le 3e escadron à Beaulieu avec le C.C. 3 du
colonel Keintz. Ils se distinguent à Aubagne, participent à l'investissement de Marseille et à la libération de
Villefranche-sur-Saône. Durant ces combats, le 3e escadron du capitaine Giraud s'empare d'un train blindé à
Saint-Berain et fait 300 prisonniers.
En octobre, toutes les unités sont engagées dans les Vosges puis participent à la percée sur l'Alsace. Ils
atteignent le Rhin, prennent Altkirch et Mulhouse après de durs combats dans la forêt de la Hard à Heimsbrun, Pont
d'Aspach et enfin Colmar dernière étape de cette campagne de France.
L'ennemi repasse le Rhin et un semblant de trève s'installe en prélude à la campagne d'Allemagne.
Pour ses actions déterminantes durant la campagne, l'étendard reçoit l'inscription "FRANCE, 1944-1945".
En avril 1945 débute la campagne d'allemagne avec la 1ère D.B. dont la mission est de couper la
retraite des forces allemandes de la Forêt Noire en progressant rapidement vers la Suisse.
Le 5 avril le 3e escadron franchit la frontière allemande à Bergzabern puis le Rhin à Manheim. Le Rhin
est franchi à Wissembourg le 12 avril par le 4e escadron , le 18 avril à Roppenheim par le 2e
escadron et le 19 avril à Beinheim par l'EM, l'EHR et le 1er escadron.
Les escadrons franchissent le Neckar, le Danube, combattent à Fussen, Tuttlingen, le 22 avril le 2e
escadron entre dans Ulm alors que les autres unités repoussent à Stockart une violente contre attaque allemande.
Cette bataille donne au régiment le droit d'inscrire sur la soie de son étendard "STOCKART, 1945".
Le 30 avril 1945 le régiment arrive le premier sur l'Illers à la frontière autrichienne.
La guerre est finie, le 9e R.C.A. se regroupe dans le Palatinat puis va prendre garnison en octobre 1945
dans le Berry.
Le 9 septembre 1946 il retrouve la terre d'Afrique et prend garnison à Batna dans le Sud Constantinois
Une période de paix de courte durée s'installe jusqu'en mai 1954.
La situation en Tunisie se détériore et l'intrusion de groupes incrontrôlés incite le commandement à intervenir.
Le 2e escadron d'AM M8 du 9e R.C.A. fait mouvement et s'installe à Thala dans le Sud de la
Tunisie. Il dépend du secteur de Kasserine et retrouve quelques douze ans plus tard le terrain où ses anciens de
1943 avaient combattu l'Afrika-corps.
Mi-juin un peloton d'AM M8 est mis à la disposition du secteur de Kef et laisse sa place à un groupe léger venant
de Batna qui préfigure ce que seront plus tard les commandos de chasse.
Le 2e escadron est de retour en Algérie le 16 août 1954.
Le 1er novembre 1954 à 3 heures 15 du matin, le quartier du 9e R.C.A. à Batna est attaqué
par un groupe de rebelles. La sentinelle, le chasseur Audat Pierre est tué pendant sa faction. C'est le début de
la guerre d'Algérie.
Durant quatre journées le 9e R.C.A. sera seul pour supporter l'insurrection dans le vaste territoire
des Aurès. Il fera acte de présence sur les points chauds que sont Arris, Foum-Toub, Pasteur et T'Kout jusqu'à
l'arrivée des renforts. Puis ce sera la "pacification".
Début 1955, le régiment est doté d'un escadron de T.D. et de deux escadrons d'AM M8. En 1955-56 la structure est de
deux escadrons d'AM M8 et un escadron de M 24 . La création des secteurs verra les escadrons mis à la disposition
des secteurs d'Arris, Biskra et Timgad. En 1956, dans le cadre du plan "Valmy" un 4e escadron de rappelés
verra le jour, il sera dissous le 1er janvier 1958.
En févier 1959 deux escadrons de type 107 sont recréés: le 4e à partir du 24e dragons dissous,
il s'installe à Foum-Toub; le 5e à partir du 21e dragons dissous, il s'installe à Laveran.
Le 1er avril 1959 le 9e R.C.A. change de numéro dans l'ordre de bataille et devient le 4
e R.C.A. .
Le 1er avril 1959 le régiment est recréé à Inkermann, il est de type 107. Il prend en compte les secteurs
de Renault, Ami-Moussa, Inkermann et El-Alef où il remporte de nombreux succès notamment les 24 et 25 avril au
Djorf-en-Nemer.
Le 1er octobre 1961 le régiment est dissous et le 21 décembre l'étendard quitte la terre d'Afrique
riche de la gloire de ceux qui l'ont servi.
En 1966, un 9e régiment de chasseurs est créé à Périgueux. C'est un régiment de réserve, il sera
dépositaire de l'étendard du 9e régiment de chasseurs d'Afrique jusqu'au 18 juin 1994, date de sa
dissolution.
Le 9ème Chasseurs (emblème du 9ème RCA) était le régiment dérivé du 5ème Chasseurs de Périgueux, il a été équipé
successivement d’AMM8 et d’AML. En 1967 il a été l’objet d’une des premières convocations de réservistes,
appelées par la suite « verticales ». Commandé par le second du 5ème Chasseurs (Lcl Bart), pratiquement tous les
personnels de ce régiment étaient de réserve (anciens d’Algérie) et le régiment d’active les assistait à raison
d’un officier par escadron et un sous officier par peloton. A cette occasion, j’ai eu l’honneur d’être désigné
pour aller chercher l’Etendard du 9ème RCA pour la prise d’armes au SHAT et je me suis donc rendu à Paris dans
une 403 avec chauffeur fournie par la Région (la même voiture que celle du colonel !) car on ne transportait pas
un emblème n’importe comment. J’ai encore le souvenir de la prise d’armes qui a inauguré cette période
d’entraînement avec tout le régiment sous les armes au soleil couchant devant le château de Lanmary près de
Périgueux où un camp de toile avait été monté. La période d’instruction a été dense, elle a duré une bonne
semaine. Pour le jeune officier que j’étais, c’était la première expérience de la « Réserve », et elle a été
positive.
GDI (2S) JF Durand.